Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 179]

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MINES ET FONDERIES

fin. La conicité du tambour donne à penser que ce câble ne porte pas une charge constante et que le manége a un mouvement alternatif. Toujours est-il que, de to vares en ro vares, des esportones sont accrochés à une boucle c

( fig. 7)- ménagée dans le câble D E et que le brin montant met successivement au jour, des esportones pleins qu'on détache, pour en rattacher de vides au brin descendant. Voici, suivant ce que j'ai compris, comment se fait cette manoeuvre dont je n'ai pas eu occasion d'être témoin. Lorsqu'un esporton plein arrive à

l'orifice du puits, un ouvrier l'accroche à une corde passant sur une moufle qui permet d'en décharger le câble, dont il le détache aussitôt. Ainsi débarrassée de son esporton la boucle continue son mouvement ascensionnel , passe sur la molette et re-

descend de l'autre côté. Au moment où elle se

présente de ce côté, à la portée dela main, un autre ouvrier y attache un esporton vide, ainsi de suite. Lesesportones contiennent chacun 7 arrobes de minerai (8ok,5), c'est-à-dire 5 fois moins que la

caisse employée au manége du Carmen. Mais, comme le puits de la Rescatada a ioo vares, de profondeur, le câble peut être chargé à la fois de esportones ou de 8o5 kilog. de ruinerai, c'està-dire deux fois autant que le câble du Carmen,. Le rapport entre le rayon du tambour et celui du manege rend cette donnée admissible et conforme

à l'effort moyen dont deux mules sont capables. On m'a assuré que l'extraction de la.Rescatada mettait au jour de 3 à 4 esportones par 'minute; il y a là exagération évidente. Si la charge est de 8o5 kilog., il en résulte que l'effort maximum à exercer, par chacune des mules, est de 4ok,25, la vi-

DU MIDI DE L'ESPAGNE. 359 tesse correspondante ne devrait pas dépasser 75 mètres par minute (1), ce qui ne peut donner à la charge qu'une vitesse de 7°',5o, c'est-à-dire d'un esporton au plus, mis au jour parminute. On pourrait à la rigueur admettre 9. esportones par

minute, en considérant que la construction du manége autorise à regarder la charge de 8o5 ki-

log. comme un maximum correspondant au moment où le câble moteur occupe le petit hout du tambour conique et que le minimum de la charge pouvant être réduit à o esporto7z, l'effort moyen ..à exercer peut n'être que la moitié de celui dont les mules sont capables en marchant au pas; ce qui peut permettre de les faire aller au trot et de doubler ainsi la vitesse de l'extraction. (1) Morin ( Aide-mémoire, p. 454) ne donne que 4 mètres par minute pour la vitesse d'un mulet attelé à un manège et allant au pas; il donne seulement 30 kil. pour l'effort moyen exercé; mais le même auteur ne donne pour un cheval, dans les mêmes circonstances, que 45 kilog. d'effet moyen, avec la même vitesse. Or, M. Combes a fait remarquer (Ann. des mines, t. 3` série, P. 432) que, dans un manège de mines pour un travail intermittent, l'effort moyen de traction est bien supérieur à 45 kilog. , et qu'il doit être regardé comme intermédiaire entre 60 et 70 kilog. D'autre part, je trouve qu'il résulte du tableau inséré en tête du mémoire que je cite, relatif aux mines de l'Erzgebirge saxon, que, pour un effort moyen de 60 kilog. , mesuré abstraction faite des résistances passives, la vitesse moyenne des chevaux attelés aux manèges est de 1',27 par seconde ou 76 mètres par minute.

Si doue on peut admettre, d'après Morin, que la vitesse d'un mulet est la même, et que l'effort exercé est les deux tiers de celui dont un cheval est capable, on trouve que, pour une vitesse de 76 mètres par minute le mulet peut exercer un effort de 40 kilog.