Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 109]

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EXAMEN

5 millimètres de longueur, sont transparentes, d'une couleur bleue azurée dans le sein de leur

épaisseur, et elles présentent les reflets de la nacre de perle ; elles sont perpendiculaires à la surface

des druses qu'elles recouvrent, et par-dessus se

trouvent souvent de petits cristaux rhomboédriques isolés de carbonate de chaux.

La densité a été trouvée de 3,320 pour un échantillon venant de Chessy et dont la composition sera donnée plus loin. C'est cette substance fibreuse que j'ai examinée et soumise à l'analyse chimique. Dans le tube fermé elle noircit en conservant son aspect fibreux, en même temps elle décrépite et donne une quantité d'eau notable ; par un acide on reconnaît de suite que c'est un carbo-

nate. Au chalumeau, surie charbon, on a la réaction du zinc; avec le carbonate de soude et avec le sel de phosphore on voit de plus qu'il y a une grande quantité de cuivre. Des essais par voie humide ont montré que le minéral renfermait principalement de l'oxyde de zinc, de l'oxyde de cuivre et de la chaux. On a constaté, de plus, qu'étant pulvérisé il se dissout avec facilité dans l'ammoniaque, et surtout dans le carbonate d'ammoniaque; il reste seulement une poudre blanche pulvérulente qui n'est autre chose que du carbonate de chaux à l'état de craie: Sous ce rapport, ce carbonate naturel ne diffère donc pas des carbonates de cuivre et de zinc du laboratoire. Le carbonate de chaux qui reste sans se dissoudre, paraît du reste, parfaitement pur; en sorte que le carbonate d'ammoniaque pourrait très-bien être employé pour séparer

217 la chaux, dans l'analyse. Quand on laisse la dissolution dans le carbonate d'ammoniaque s'évaporer DE QUELQUES MINÉRAUX.

lentement à l'air, il se forme de petites houppes nacrées, soyeuses, bleuâtres, groupées l'une à côté de l'autre, qui probablement ne contiennent que peu ou point de chaux, mais qui paraissent être semblables au minéral que nous décrivons en ce moment ; aussi il est bien probable qu'il a dû se former par voie aqueuse de cette manière. Pour l'analyse quantitative, on a dosé l'eau et une partie de l'acide carbonique, au moyen d'un tube à ponce sulfurique et de l'appareil à boules qu'on emploie pour les analyses organiques; seulement la température à laquelle on a chauffé le tube de verre n'ayant pas été assez élevée pour décomposer le carbonate de chaux, on a déterminé

la quantité totale d'acide carbonique par une calcination de la substance dans un creuset de platine; à la chaleur rouge la perte est seulement de 23,57 p. °/; elle est due à l'eau et à une partie de

l'acide carbonique des carbonates de zinc et de cuivre, car d'après le calcul elle devrait être de 25,51 p.°/o si tout l'acide carbonique de ces carbonates s'était dégagé ; mais il est probable que dans la calcination, la chaux passe à l'état de carbonate neutre, aux dépens de l'acide carbonique des carbonates métalliques ; et on trouve en effet par

le calcul, d'après la quantité de chaux obtenue, que la perte dans cette hypothèse doit être de 23,13 p.10, ce qui concorde bien avec le résultat de l'opération. La matière reprise par l'acide hydrochlorique s'est dissoute complétement en laissant quelques petits flocons qui indiquaient la présence d'une trace de silice ; le cuivre a été précipité par un