Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 208]

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426 RECTIERCHES SUR LA CONSTITUTION examiner toutes les variétés des roches du groupe granitique littoral et les filons qui les traversent ; secondement, faire le même voyage à peu près à la hauteur de la ligne de séparation des deux terrains; troisièmement, parcourir l'étage moyen du terrain secondaire, à la hauteur où se montrent les filons de cuivre gris et de galène. De ces trois voyages, celui qui sans contredit

le plus d'intérêt au géologue , c'est le voyage qu'on ferait en poursuivant toutes les sinuosités de la première ligne du contact, c'estoffre

à-dire de la ligne des premiers escarpements stra-

tifiés qu'on franchit 'près de la Tierra-Amarilla.

C'est ici que se découvre un vaste champ pour les spéculations des gens qu'on nomme dans ce pays catéadores, et qui courent après la recherche des mines. Malheureusement, tout le pays qui s'étend

à cette hauteur est tellement désert, dépourvu

d'eau et de paturages, qu'en général les voyageurs, et surtout les arriéros ou loueurs de mules, le redoutent et le parcourent le plus vite possible, sans

s'arrêter ni s'écarter du chemin. En effet, dans tout le trajet de 5o à 6o lieues de longueur, de Copiapo à Vallénar,, on ne trouve que deux pe-

tites sources d'eau tellement pauvres, que celui qui y arrive le premier avec une douzaine d'animaux, ne laisse pas ce jour-là une goutte d'eau pour les autres. Le seul moyen qui reste pour visiter lentement ces tristes parages, est d'attendre une bonne année qui apporte deux ou trois pluies en hiver, et de profiter alors de l'occasion pour faire. ce voyage au commencement du printemps. On assure que toutes ces montagnes qui, pendant des

années entières, restent aussi arides que l'intérieur des carrières de Montmartre, se couvrent

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alors des plus belles fleurs au milieu desquelles un géologue peut se promener sans être pressé par

les arrieros. Mais ces années sont très-rares; elles n'arrivent que tous les 8 à 16 ans, et pendant mon séjour au Chili je n'en ai pas vu une seule qui nie permît de faire cette excursion de la manière dont je l'aurais désiré. Il y a deux chemins qui passent près de la ligne du contact des deux terrains entre Copiapo et Vallenar (entre la vallée transversale de Copiapo et la vallée transversale de Huasco). Le premier , nommée Camino de travesia, passe un peu à l'ouest

de cette ligne, et traverse une plaine sablon-, neuse complétement aride, jouant dans la configuration extérieure et clans le groupement géologique de terrains du Chili le même rôle que la plaine de Santiago , qui se prolonge depuis la côte de Chacabuco jusqu'à Chillan , et dans laquelle se trouvent beaucoup de villes, et plus du tiers de la population de cette république.

C'est une plaine tertiaire, ayant dans quelques

endroits plus de 2 lieues de largeur, entourée de montagnes basses, arrondies et granitiques. Elle se ramifie très-irrégulièrement du côté de l'Ouest, et présente un archipel d'îles granitiques au milieu d'une mer de sable où on ne voit que des petites trombes de poussière qui se meuvent, emportées par les courants ascendants de l'atmosphère. Le naturaliste qui prendrait -ce chemin ne verrait rien d'intéressant, et n'aurait qu'a donner de l'éperon à son cheval pour arriver plus vite à la belle vallée de Huasco. Le second chemin, camino de Arriba, passe

un peu à l'Est de la ligne du contact des deux terrains, et touche aux mines d'argent de Chu-