Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 149]

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RÉFORME DU TARIF 3°4 que l'expérience a été mal faite et qu'elle a conduit à une conclusion entièrement fausse. Il est sans doute extrêmement difficile, clans l'étatiactuel de nos connaissances, de porter un jugement complet sur les aciers des diverses origines, et en particulier sur les caractères distinctifs des aciers naturels et des aciers cémentés. Mais s'il y a un fait évident à établir dans une telle comparaison, c'est que les bons aciers naturels d'Allemagne l'emportent sur tous les aciers cémentés, par la persistance de la propriété aciéreuse sous l'influence d'une série de chaudes successives. J'affirme :que toute expérience bien faite démontrera , sous ce rapport , la supériorité incontestable des aciers du

Rhin et des Alpes sur tous les aciers cémentés

connus, et par conséquent sur ceux des Pyrénées. Si donc le tarif actuel a été fixé dans les circonstances indiquées ci-dessus , je n'hésite pas à dire que cette grave mesure a été basée sur un fait matériellement faux.

La dernière garantie que je réclamerais enfin, Fixation d'une limite pour la dans l'intérêt public, si on se décide à adopter le durée des expésystème des expériences, aurait pour objet de fixer riences. à l'avance, pour la durée des expériences, un délai

assez long pour que les résultats puissent largement se développer, assez rapproché pour que le système des expériences ne soit pas le système de la prolongation indéfinie du tarif actuel. Chaque année, d'ailleurs, on devrait constater, avec toutes les précautions convenables en pareille matière, les résultats obtenus. Il ne faudrait pas oublier en effet que les producteurs et les consommateurs d'aciers bruts et d'objets d'acier supporteront en définitive la plus grande partie des charges imposées

DES FERS A ACIER.

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au pays par le régime des expériences ; et s'il devenait bientôt évident qu'il n'en doit rien résulter, l'opinion pourrait revenir en temps convenable au régime que je propose d'adopter immédiatement. Les faits exposés dans ce mémoire et dans Direction à don que j'ai publié en 1843, prouvent que les aciéries ner aux débate françaises ne peuvent se développer convenable- ultérieurs. ment dans la situation qui leur a été faite par les lois de douane de la restauration. Ceux qui en poursuivant cedébat veulent surtout mettre fin à l'infériorité dans laquelle les aciéries françaises sont restées jusqu'à ce jour n'ont à choisir qu'entre deux systèmes : ils doivent, ou réformer immédiatement le tarif , ou mettre les adversaires de cette réforme en demeure de fabriquer avec des minerais indigènes des fers à acier de qualité supérieure. Chacun dans le choix du système à suivre obéira à ses convictions ou aux tendances de son esprit. Les personnes qui se préoccupent de développer en France la fabrication de l'acier et qui veu-

lent aller directement au but par les moyens qu'enseigne l'expérience de deux siècles, doivent réclamer la libre admission des fers destinés à la fabrication de l'acier, et de ceux qui pourront être

produits dans les colonies françaises. Les personnes qui considèrent surtout l'intérêt national très-évident qu'il y aurait à produire en France ou clans les colonies françaises des fers à acier de qualité supérieure, et qui ne veillent négliger aucune chance, quelque faible qu'elle soit,

d'arriver à ce résultat, peuvent logiquement recommander le système des expériences officielles; mais pour être conséquentes avec elles-mêmes, il faut qu'elles réclament en même temps les gaTome IX, 1846. 20