Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 317]

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632 USINES A FER 2° Qu'il y a économie probable à traiter sur les

lieux même de production tous les minerais rendant moins de 56 p. 0/0 de fonte. 3° Que pour-les minerais à cette teneur, l'anthracite du pays de Galles est, en raison de son prix,

le seul combustible minéral qui paraisse convenir au travail de hauts-fourneaux établis sur la côte d'Afrique,

4° Que l'exportation des minerais en France n'est possible que pour les minerais à peu près purs de gangue, et que même pour ceux-là la fusion opérée dans le bassin de la Grand'Combe

peut être profitable qu'a condition de produire des qualités de fer supérieures d'au moins 20 p. 0/0 à celles qu'on obtient des minerais exploités dans ce bassin.

Si donc les forêts de l'Algérie étaient impuissantes à tenir toutes les promesses qui sont faites au sujet des minerais de fer de cette contrée, Fan. thracite du pays de Galles, aidé de dispositions analogues à celles qui sont usitées à Malaga, offrirait le moyen le moins onéreux de tirer parti de ces minerais. Incertitude sur Dans tous les cas, je crois que ce serait s'expo1,1eqd"easlitpéroPrd°bitas:ser à de grands mécomptes que de considérer seu-

lement l'identité minéralogique des minerais avec

tel ou tel minerai connu pour en conclure, à priori, la qualité et, par suite, la valeur des produits à obtenir. Cette manière de voir semble avoir généralement été admise dans une séance solennelle des conseils généraux de l'agriculture, des manufactures et du commerce , relativement à ces mêmes minerais de l'Algérie qui nous occupent; mais j'ai peine à ne pas regarder une pa-

DE MALAGA.

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veille supposition comme hasardée, même en admettant l'emploi exclusif du charbon végétal. La qualité et la nature minéralogique des minerais de fer ont, sans contredit , la plus grande influence sur la qualité des produits qu'on en obtient ; mais il faut reconnaître que la qualité d'un

minerai de fer ne se mesure bien , jusqu'à présent, que par celle des produits qu'il fournit, et que le chimiste, en opérant sur 5 grammes de matière, à quelques centièmes près pour l'exactitude, ne peut guère arriver, à cet égard, à une conclusion plus assurée .que le minéralogiste qui nomme le minerai à la première vue.

Des indications de probabilités me semblent donc seules permises à priori. Il suffit, pour s'en convaincre, de considérer ce qui se passe en Suède. Ce pays, dont on invoque l'exemple pour justifier la haute opinion que l'on

a des fers à obtenir des minerais oxidulés de

l'Algérie, ce pays produit, avec des minerais de même nom et au charbon de bois, des fers de qualités si diverses, que les prix varient du simple au double. On pourrait croire que le travail est pour quelque chose dans ces différences de qualités ; mais telle n'est pas , à ce qu'il parait, l'opinion des maîtres de forges suédois eux-mêmes, et on se range volontiers à leur avis, lorsqu'on sait 'qu'a Danemora même, où se trouvent les fourneaux qui produisent les marques les plus recherchées, la supériorité de la qualité des fers n'appartient qu'à ceux des propriétaires de l'amas de minerai, qui en possèdent assez pour en alimenter exclusivement leurs fourneaux , tandis que

les usines qui sont obligées d'ajouter au minerai