Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 294]

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RAPPORT SUR LES MESURES DE SURETÉ

APPLICABLES AUX CHEMINS DE FER:

compagnies, les cantonniers doivent être placés à des distances telles qu'ils puissent toujours s'aper-

Une autre question d'une grande importance pour la sécurité de la circulation sur les chemins de fer, et dont, à ce titre, la commission ne pouvait négliger de s'occuper, est celle de la vitesse à donner aux convois en marche ; la commission s'est demandé d'abord s'il y aurait lieu de fixer sur les chemins de fer un maximum de vitesse : à cet égard il lui a paru que les chances probables et la gravité des accidents devant être en rapport direct avec la force vive dont les convois sont animés, il était indispensable, dans l'intérêt de la sûreté publique, de fixer un maximum de vitesse que les convois ne devront pas dépasser. Elle a dû chercher ensuite si l'on pouvait fixer un maximum de vitesse qui serait le même pour tous les chemins de fer, et elle n'a pas hésité à se prononcer pour la négative ; telle vitesse en effet qui serait sans inconvénient sur un chemin à pentes faibles, à courbes de grand rayon, serait au contraire trèsdangereuse sur un chemin dont les pentes seraient élevées, les courbes de faible rayon, et qui devrait être habituellement parcouru par des convois trèspesants, et elle est d'avis, en conséquence, que l'administration doit fixer, après avoir entendu les compagnies, un maximum de vitesse spécial pour chaque chemin, en ayant égard aux pentes

cevoir; la commission pense qu'il pourrait être quelquefois suffisant d'exiger qu'ils comm uniquent l'un à l'autre à l'aide d'un instrument sonore ; mais au surplus., elle ne peut mieux faire que de laisser

l'autorité supérieure apprécier , dans chaque cas, ce qui pourrait être le meilleur, et elle ne voit pas d'ailleurs qu'il y ait rien de plus à faire de ce côté que ce qui se fait aujourd'hui. Mais il n'en serait pas de même en ce qui concerne les signaux de communication à établir entre le mécanicien et les conducteurs des convois. Sur la plupart des chemins de fer en exploitation sur notre territoire, ces signaux ou n'existent pas, ou sont fort imparfaits. L'on conçoit cependant qu'il puisse survenir sur un convoi en marche une foule de circonstances dont il est nécessaire que le mécanicien soit immédiatement averti en

cas de rupture d'essieu, de déraillement de wagons, etc.: cette nécessité a été reconnue déjà en Belgique, et, indépendamment du conducteur, toujours nlecé sur le dernier wagon et chargé de manoeuvrer le frein de ce wagon, il y a sur le tender un surveillant placé de manière à voir le convoi, et qui, au moindre dérangement, peut en avertir le mécanicien.

La commission pense qu'une mesure tendant au même but devrait être adoptée sur les chemins français, et elle résumera son opinion en deman-

dant à l'administration de prescrire que dans chaque convoi de voyageurs, il y ait un conducteur muni d'un moyen propre à transmettre au ,

mécanicien tous les signaux et avertissements nécessaires.

et aux courbes de ce chemin, et aussi à la masse des convois qui doivent le parcourir.

serait d'ailleurs infiniment utile, comme

complément de la disposition ci-dessus indiquée, que chaque machine fût munie d'un appareil propre à indiquer, d'une manière permanente et indépendante de la volonté du mécanicien, la vitesse maximum qu'aurait eue le convoi à une époque quelconque de son parcours.