Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 60]

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CHENUE.

EXTRAITS.

correspondant des oxydes, que l'insolubilité du silicate manganeux natif Md Si;, doit être une conséquence de ce que les deux radicaux des oxydes S'y trouvent dans cette condition allotropiques, tandis que la même combinaison, produite par voie humide, les renferme dans l'autre

l'état soluble, et l'eau, n'a certes aucune part à- ce changement d'état.

modification-, qui est facilement attaquable par les

acides: Ce qui est vrai pour le manganèse doit naturellement aussi être vrai pour d'antres corps, qu'ils soient plus ou moins électro-positifs que lui. Nous pourrons, par conséquent, nous rendre raison d'une circonstance dont nous ne nous rendions pas compte auparavant, savoir, que le règne minéral a produit des silicates alcalins et à d'autres bases puissantes, dont les acides les plus forts, et même la fusion ignée dans le bisulfate potas-

sique, ne peuvent extraire la base. La nature offre d'autres silicates qui présentent le contraire; ces silicates sont généralement hydratés , et l'on a attribué, à ce qu'il paraît, à la présence de l'eau la facilité avec laquelle l'eau régale ou d'autres acides les décomposent, surtout en considérant qu'ils ne se décomposent plus lorsqu'on en chasse l'eau par la calcination. Mais cette conclusion

n'est pas exacte; l'eau ne joue aucun rôle dans cette métamorphose : c'est la calcination qui les fait passer d'une modification isomérique dans l'autre, circonstance que l'on peut observer sur quelques silicates natifs dont le passage de l'état ,

soluble à l'état insoluble est signalé, dans certaines

Circonstances favorables, par une production de lumière. Dans le grenat , par exemple , les éléments sont à l'état insoluble; Mais lorsqu'on le fond et qu'on le réduit, en un verre , ils passent à

Si je ne me trompe, le règne minéral nous met aussi sous les yeux des exemples de silicates dont l'acide se trouve dans une des modifications

et la base dans l'autre. Ce sont ceux qui se décomposent facilement dans les acides, mais dont l'acide silicique ne se dissout pas et conserve la forme du minéral ou de poudre, sans devenir gélatineux, ce qui prouve clairement que, dans les silicates entièrement solubles, la base et l'acide se trouvent tous deux dans le même état allotropi-

que, bien qu'on n'ait pas encore pu se procurer plusieurs de ces bases à l'état isolé dans cette modification.

Puisque certains corps possèdent la propriété d'en faire passer d'autres à cet état insoluble ou indifférent, il doit en exister d'une nature opposée qui jouissent de la propriété, pourvu qu'on les emploie en quantité suffisante, de pouvoir rendre la solubilité à des corps insolubles : c'est effectivement ce qui arrive avec les alcalis, qui lorsqu'ils sont employés en excès, détruisent cet état

indifférent, tant par voie humide que par voie sèche. Ainsi nous voyons que les carbonates potassique et sodique dissolvent l'acide silicique avec

le concours de l'ébullition sans dégager (l'acide carbonique; de sorte que ce qui est dissous est de l'acide .silicique. Le changement qu'éprouve le grenat par la fusion n'a pas d'autre cause; car le grenat est un silicate avec excès de base qui., par la fusion, passe avec l'acide silicique d'un état allotropique à l'autre. On essayerait en vain de dé. composer par des acides du feldspath fondu, du verre, ou en général tout autre minéral fortement