Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 22]

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PROPRIÉTÉS PYR0ÉLECTRIQUES1

d'après le système de Fechner : Ami. de Pogg., t. 41, p. 230) : à chaque opération on a eu soin du reste de faire une vérification de l'instrument. Le cristal qu'il fallait essayer était placé .à l'extrémité du support auquel' est attachée la feuille d'or de l'électroscope , et ce support se terminait par une sphère tronquée. Dans cette. opération il y avait des causes d'erreur à éviter; car beaucoup de cristaux, comme r-axinite, la topaze, l'émeraude deviennent très-facilement électriques par le frottement, et, quand on ne met pas un pareil cristal avec les plus grandes précautions contre le support, on obtient des signes d'électricité négative

qui a été produite par le frottement du cristal contre le plan qui termine la boule de laiton. Pour observer la pyroélectricité développée par le refroidissement , le cristal était échauffé dans un bain de plomb; ce plomb, dont le grain avait été pris le plus fin. possible, .-était placé dans une capsule de porcelaine et en communication avec le réservoir commun : de cette manière toute l'électricité développée par l'échauffement du cristal et aussi par son frottement contre le plomb , devait disparaître. En retirant avec précaution le cristal du bain de plomb on pouvait éviter tout développement d'électricité dû au frottement, cependant quand on pouvait craindre qu'il n'en fût pas ainsi , on se débarrassait de l'électricité par frottement, en plaçant aussitôt le cristal dans la flamme d'une lampe à esprit-de-vin : on sait en effet que ce moyen est le meilleur pour débarrasser un corps -isolant de son électricité, et nous l'avons souvent employé. Suivant que le cristal était plus ou moins gros, on le laissait plus ou moins longtemps dans le

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bain de plomb dont la température était indiquée par un thermomètre. Comme l'échauffement du cristal ne pouvait être aussi uniforme que son ref, oidissement , on faisait principalement les expériences pendant les refroidissements ; cependant pour les contrôler et les vérifier, on en a fait aussi quelques-unes sur l'électricité produite pendant réchaullêment : pour cela une extrémité du cristal était échauffée par une lampe à esprit-de-vin, tandis que l'autre qui était froide était placée contre le support de l'électroscope; on obtenait ainsi l'électricité de l'extrémité du cristal qui était chauffée et on observait qu'au bout d'un temps plus ou moins long passait par zéro, puis changeait de signe pendant le refroidissement: quand le cristal avait plusieurs pouces de longueur, ,. ce n'était pas son extrumité qui était échauffée, niais un Point plus rapproché du contact avec le support. Cette' méthode a été

employée même pour des cristaux très-petits et très-peu épais clans lescjuels l'électricité due

'au réchauffement ne se manifestait que peu de temps : pour des cristaux qui ont une certaine niasse, il est facile d'observer l'électricité due à l'échauffement et au refroidissement, pendant plusieurs minutes. Quoi qu'il en soit, cette méthode par échauffement ne peut guère servir pour rechercher les pôles d'électricité , mais seulement pour vérifier quelle est la nature de l'électricité d'un pôle déjà déterminé à l'avance : aussi comme on n'a jamais remarqué d'exception à cette loi, qu'à un changement de signe clans l'accroissement de

.la température correspondait un changement de signe clans la nature de l'électricité, c'est seulement dans quelques cas particuliers que l'on a