Annales des Mines (1845, série 4, volume 8) [Image 16]

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SUR LES DÉPÔTS GYPSEUX

DES ENVIRONS DE SAINT-AFFRIOUE.

rains contigus, l'on observe ici, comme dans l'Alsace et la Lorraine, une liaison directe souvent intime, avec le terrain de lias; mais ce qui forme un des traits distinctifs des marnes irisées de ce bassin, c'est leur séparation nette et bien tranchée d'avec les grès bigarrés : cette séparation est doublement marquée en effet, par la discordance de stratification et par l'absence d'une grande partie des dépôts intermédiaires, tels que le muschelkalk et le terrain salifère : elle prouve qu'il y a eu, comme nous l'avons dit plus haut, pendant la pé-

l'époque qui a immédiatement précédé ce dépôt, et si l'on admet, comme cela me paraît probable, que c'est au voisinage de ces failles que les sources dont nous avons parlé empruntent leurs propriétés minérales ; l'on se trouvera conduit à supposer qu'il existe aussi, en quelque sorte, une communauté d'origine entre les deux phé-

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riode qui a vu former le trias, une interruption dans les phénomènes sédimentaires, interruption dont nous trouvons la cause dans le soulèvement des couches du grès bigarré. Tels sont, en résumé , les faits relatifs au giseHypothèse Telative à l'origine ment des dépôts gypseux de Saint-Affrique; il me da gypse de t-resterait à parler de leur origine. De semblables AfTrique. questions ne doivent être 'abordées, je le sais, qu'avec une extrême prudence : qu'il me soit néan-

moins permis d'émettre ici une hypothèse à laquel leles circonstances locales me semblent, dans

le cas actuel, pouvoir prêter quelque appui. Nous avons vu, page 17, qu'il existe dans le voisinage de la formation gypseuse de Saint-Affrique , un nombre assez considérable de sources minérales ; que ces sources sont généralement en relation avec des l'ailles qui s'étendent jusqu'au grès bigarré inclusivement sans pénétrer dans lés marnes irisées, et qu'elles contiennent toutes des sulfates alcalins.

Il y a donc une certaine relation d'âge entre la production des failles et les dépôts gypseux ; puisque ces failles ont dû nécessairement se former à

nomènes qui nous occupent, la formation des failles et le dépôt du gypse. Ne peut-on pas admettre, en effet, que l'émission d'acide sulfurique dont la composition des eaux minérales d'Audabre, Grugnes, Sylvarey nous fournissent la preuve,

a commencé, bien plus abondante peut -être qu'elle ne l'est aujourd'hui, aussitôt après la production des failles? Or, en faisant intervenir une telle émission d'acide sulfurique, libre ou combiné avec des sulfates alcalins, dans des bassins peu étendus et peu profonds, dont les eaux déjà chargées des éléments calcaires peuvent acquérir un degré de concentration suffisant, ne devonsnous pas avoir pour résultat nécessaire un dépôt de sulfate de chaux, de gypse? J'émets cette hypothese avec toute la réserve que m'impose la nature même de la question, et

dont mon inexpérience me fait d'ailleurs, plus qu'a tout autre, un devoir impérieux. Mais j'ai été frappé, je l'avoue, de cette coïncidence remarquable d'âge et de position qui existe entre les

failles de grès bigarré et le gypse; de l'analogie chimique qui se manifeste entre les produits des eaux minérales subordonnées aux failles, et le produit de la sédimentation gypseuse presque contemporaine de ces mêmes failles et formée dans leur voisinage. 11 m'a semblé, que dans ce triple rap-