Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 160]

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ESSAIS COMPARATIFS

Laissant en dehors le résultat de cette dei mère opération faite dans un cas tout exceptionnel et

très-rare, et nous reportant aux quatre tableaux B, C, D, E, nos essais font reconnaître, en faveur des fusées de sûreté, une économie moyenne de 12,73 p. o/o sur la dépense totale d'abattage;

ou de i fr. par mètre cube de roche à

faire

sauter. Dans le cours des expériences précédentes, nous

n'avons remarqué aucun inconvénient sérieux ; les coups de mine avec l'emploi des fusées, ont raté quelquefois, il est vrai, mais beaucoup moins que par la méthode ordinaire, dans le rapport de à io, comme le constatent les tableaux. Trois causes contribuent gériéralement à faire rater les fusées. 1° Le défaut de' soins de la part des ouvriers, soit lors de la ligature de la fusée avec la cartouche

soit lors de l'opération du bourrage. 2° Le raccord des bouts de fusées où la poudre manque sur une longueur de Co o à om, 5. 3° Les solutions de continuité qui existent quelquefois dans le filet de poudre. On remédie aux premiers inconvénients signalés

en faisant fixer la fusée à la cartouche, soit au moyen de quelques-uns des fils goudronnés qui l'enveloppent extérieurement, soit au moyen d'un bout de ficelle; il est en outre convenable que la cartouche soit conduite jusqu'au fond du trou avec le bourroir, afin d'empêcher que

la fusée ne retombe et ne se replie sur elle-

même. Les matières employées pour le bourrage doi-

319 vent être des roches tendres ou des argiles séchées et réduites en poussière; par Fein ploi de telles ruaDE TIRAGE A LA POUDRE.

tières, le bourrage, quelque fort qu'il soit, ne di-

minue en rien l'activité avec laquelle le feu se com-

munique au bas de la cartouche; on doit éviter avec soin les fragments de roches quartzeuses qui déchireraient les fusées. Le second inconvénient eut être écarté à la seule

inspection de chaque paquet de fusées avant leur emploi; les raccords ,s aperçoivent facilement, il suffit de les couper et de sacrifier ainsi de om,15 à e,20 de fusée; c estl peine si l'on trouve iltn raccord sur 20 paquets.

La solution de continuité à pa.ço aux yeux des ouvriers, un inconvénient plus grave; ils ont cru remarquer que le coup de mine ne partait, dans certains cas, que io ou 15 minutes après avoir mis le feu; ils en ont-recherché la cause et ont cru la reconnaître dans le défaut de confection des fusées lors d'une solution de continuité.

On pouvait croire en effet que le feu, au lieu d'être porté instantanément à la charge, se trouvait arrêté au-dessus du vide dans la se communiquait ensuite circulairement aux fusée' deux enveloppes avec une combustion lente, parvenait insensiblement à se p.ropager à la poudre auL.-. dessous de la solution de continuité et pouvait arriver également ainsi à se communiquer à la charge, après un certain espace de temps plus ou moins long.

Dans une pareille hypothèse, les ouvriers mineurs verraient leur sécurité compromise toutes les fois qu'un coup de mine viendrait à rater,