Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 44]

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EN HONGRIE ET EN TRANSYLVANIE.

86 TRAITEMENT DES MINERAIS D'OR ET D'ARGENT

du dernier siècle, pour améliorer la métallurgie des métaux précieux, furent-ils dirigés dans une voie toute différente. On chercha dans l'amalgamation

un moyen de rendre la production des mines d'argent indépendante de celle des mines de plomb;

lorsque l'expérience eut démontré que ce procédé ne pouvait pas en général être substitué en Hongrie aux traitements par fusion, on en revint à l'ancien procédé dans lequel on introduisit seulement quelques modifications assez importantes relatives à la forme et aux dimensions des fourneaux.

Mais, depuis une trentaine d'années, la situation des mines et des usines est bien changée ; les mines d'argent, des districts de Scbeninitz et de Nagy-bànya , naguère si célèbres par leur- richesse, se sont extrêmement appauvries et ne fournissent plus qu'une très-faible proportion de minerais riches. D'autre part, l'extension donnée aux travaux souterrains, pour rechercher des gîtes nouveaux, a fait découvrir plus de minerais de plomb que de minerais d'argent proprement dits, de telle sorte qu'on a pu songer sinon à adopter entièrement le procédé saxon, au moins à simplifier l'ancien traitement, en faisant agir le plomb ou les matières plombeuses d'une manière plus

énergique. De plus, la considération de la dépense en combustible, qui n'était que très-secondaire autrefois, alors que les forêts couvraient encore tous les environs des usines, acquiert tous les jours une importance plus grande. Si on ajoute à cela que du moment où on n'opère pas la désargentation par l'imbibition extérieure sur une matière très-riche, le principal avantage de cette méthode, celui de l'économie en plomb, disparaît

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presque entièrement, on reconnaîtra qu'il y avait

urgence à aviser aux moyens de diminuer les pertes énormes en métaux et en combustible que donnait la longue série des fontes de l'imbibition, dût-on acheter ces avantages par une plus forte consommation en plomb Les premiers essais dans ce sens ont é Lé tentés en 1825 à Nagybanya, par M. le conseiller des mines de Swaiczer, que ses beaux travaux placent au rang des plus habiles métallurgistes. Les succès qu'il a obtenus ont déterminé l'adoption , élans les districts de Nagy- banya et de Schemnitz, de méthodes mixtes qui participent plus ou moins du procédé saxon et de l'ancienne imbibition, et qui prennent peu à peu dans chaque usine des nuances en harmonie avec la nature et la richesse des minerais qui y sont traités. En Transylvanie, où la pénurie de minerais de plomb se fait toujours sentir, on a dû, à part quelques cas exceptionnels, s'en tenir à l'ancien procédé, bien que les minerais soient très-aurifères et que par suite l'imbibition pro-

prement dite ne donne que des résultats plus mauvais encore que ceux obtenus à Schemnitz.

Le but de ce mémoire est de donner une description de ces diverses méthodes de fondage. Ce sujet a déjà été traité par M. l'ingénieur Gruner, , dans un excellent travail inséré Annales des Mines, 3 série, t. IX, mais pour la basse Hongrie seulement. A l'époque où M. Gruner visita le district de Schemmtz , on v pratiquait encore l'ancienne méthode d'imbibition. Quelques tentatives furent faites pendant son séjour pour introduire dans les usines de Neusohl et de Scharnowitz les fontes au plomb dont le succès avait