Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 25]

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RECHERCHES SUR LA DÉCOMPOSITION

DES MINÉRAUX DE LA FAMILLE DES SILICATES.

Je n'ai pas l'intention de parler ici des rela-

tions de contact considérées comme la cause première de la décomposition des roches. Je n'aurais aucun fait à ajouter à ceux qui ont été signalés par M. Al. Brongniart dans son important travail sur le gisement des kaolins( i). D'après ce célèbre géo-

logue, les gîtes de kaolin les plus considérables sont

constamment associés à des roches ferrugineuses également décomposées. Les courants électriques résultant du contact de ces roches hétérogènes ont pu en déterminer et en accélérer l'al tération .En dé-

composant du feldspath par la pile voltaïque,

et

même par de l'électricité à faible tension, M. Bron-

gniart a fourni un remarquable appui à cette hypothèse. Toutefois, quand des roches se dé-

composent à l'air sur de grandes étendues de terrain, comme cela arrive souvent pour les granites, les basaltes et d'autres roches, il ne paraît pas que des relations de contact soient nécessaires pour que la décomposition ait lieu. Au reste, les considérations que je vais exposer sont indépendantes de l'existence de cette cause pre-

mière. La décomposition du feldspath est le seul fait dont les chimistes et les minéralogistes se soient beaucoup occupés. Les importants usages du produit de cette décomposition expliquent facilement l'intérêt qui s'attachait à l'explication de son origine. On a cru d'abord que le kaolin ne différait du feldspath que par la soustraction de l'alcali. M. Berthier a prouvé le premier ce fait très-importantL, qu'une (1) Archives du Muséum, t. 1, 1839, r Id. t. II, 1841.

49 portion considérable de la silice était entraînée en même temps pie l'alcali. M. Berthier admettait que lefeldspath KAS'2 se dédoublait en KS9, qui était entraîné par l'eau et en A'S' qui restait. Dans les travaux qui ont été publiés depuis sur ce sujet

par M. Forchammer et par MM. Brongniart et Malaguti , on a constamment -admis que l'entraî-

nement de la silice était la conséquence de la présence de l'alcali et de la solubilité du silicate alcalin qui se séparait. Les recherches que je viens d'exposer ont montré que des silicates sans alcali se décomposent aussi facilement que les espèces feldspathiques, quelquefois même avant elles, et que l'entraînement de la silice est dans certains cas beaucoup plus complet que dans le kaolin. La séparation de la silice peut donc être tout à fait indépendante de la présence des alcalis. M. Fournet a proposé (1) , dans un travail fOrtActien de l'acide caovie,c

intéressant sur la transformation des roches en

eoaurbsoannisqulee

kaolin, une autre explication que les faits précé-eoèurs de

dents me font regarder comme plus probable.g M. Fournet considère l'acide carbonique comme l'agent de la formation des kaolins. On peut admettre, sans que cela contrarie en rien ce que nous savons des affinités chimiques des corps qui sont en présence, que l'oxygène et l'acide carbonique ont produit la décomposition de tous les silicates dont je me suis occupé dans ce mémoire. La silice est très-soluble dans de l'eau contenant des carbonates alcalins ; elle est sensiblement soluble dans l'eau pure et dans l'eau chargée d'acide carbonique.

La chaux et surtout la magnésie sont aussi trèssensiblement solubles dans ce dernier dissolvant. (1) Annales de Chimie et de Physique, t. 55, p. 225 (183).

Tonte, Fil, 1845.

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l'oxy-