Annales des Mines (1844, série 4, volume 6) [Image 284]

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DANS LES LABORATOIRES DES DÉPARTEMENTS. 561

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EXPÉRIENCES FAITES EN 1843

qu'au contact de l'étage inférieur du calcaire oolitique. Quelques fragments de ce lignite présentent la texture du bois, mais dans la presque totalité cette

texture a disparu. L'échantillon analysé est de ces derniers. Il est compacte, plus feuilleté que le lignite de Morteau , d'un noir légèrement brillant, présentant en plusieurs points un aspect un peu gras. Il se brise et se pulvérise facilement, sa cassure est franche et nette , sa poussière est noire. Il brûle sans se boursoufler avec une longue flamme un peu fuligineuse, et répand une odeur bitumineuse et un peu désagréable. A la calcination, les fragments conservent leur

forme et ne collent pas entre eux. Les cendres sont effervescentes par les acides, et laissent un faible résidu argileux ; elles sont colorées par le peroxyde de fer moins fortement que celles du lignite de Morteau. Le gîte de ce combustible a été seulement exploré par un puits au bout duquel on a pratiqué un commencement de galerie. L'épaisseur de l'amas n'a pas été reconnue; elle paraît considérable. Les travaux ont été abandonnés depuis plusieurs années par suite de dissentiments survenus entre les explorateurs. Il serait à désirer que ces travaux fussent repris. Le lignite pourrait être obtenu à un prix peu élevé ; il trouverait facilement des débouchés à cause de sa position sur une voie de transport à 13 kilomètres seulement de Lons-leSaunier.

(3) Lignite du Grand-Denis, commune de

Même gisement que Flinzgebouche (Doubs). les deux précédents : il forme un amas puisssant dans le terrain tertiaire Supérieur. Les derniers

travaux d'exploitation montrent clairement que cet amas a été redressé, et qu'il forme deux branches en forme de V, dont l'une a 15 mètres de puissance, et l'autre 8 mètres. Ce redressement doit être rapporté au soulèvement de la chaîne principale des Alpes, époque à laquelle le relief de la surface du Doubs a éprouvé de grandes modifications. L'étendue de cet amas suivant la direc-

tion des couches est inconnue. Le combustible exploité au Grand-Denis présente des fragments qui ont entièrement conservé la structure du bois;

dans le milieu de la masse l'altération est plus avancée, mais la structure végétale ne disparaît jamais complétement. La plus grande partie de ce combustible se présente en masses compactes d'un brun rougeâtre dans lesquelles les fibres sont nettement visibles. Dans quelques veines se fondant dans la masse, l'altération est à peu près complète, et la couleur de ces parties est noire ; mais ces parties ne for-

ment qu'une très-minime fraction de la masse. Ce lignite est difficile à briser et à pulvériser; sa poussière est d'un brun chocolat, il brûle avec une longue flamme fuligineuse, et en répandant une odeur un peu moins pénétrante que celle des deux premiers. L'échantillon analysé appartient à la variété la

plus abondante ; il donne par la calcination un charbon légèrement brillant, ayant conservé sensiblement la forme primitive, les fragments se collent légèrement entre eux. Les cendres sont plus effervescentes que celles de Morteau, moins que celles d'OrbatYna elles sont fortement colo-

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rées par du peroxyde de fer provenant de la décoraposition des pyrites. Ces pyrites ne sont pas réunies