Annales des Mines (1844, série 4, volume 5) [Image 126]

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SUR LA FABRICATION

DU ZINC EN BELGIQUE.

térieur du four. Pendant ce temps, le brigadier et son petit manoeuvre, aidés d'un ouvrier d'un four voisin, vont chercher un creuset. Le chauffeur du four à creusets tient la porte ouverte , et le brigadier accroche avec son ringard un creuset qu'il couche-sur le croc décrit plus haut ; celui-ci est soutenu par le petit manoeuvre et son aide, qui marchent rapidement vers le four, tandis que le brigadier maintient le creuset avec son ringard introduit jusqu'au fond. On conçoit qu'il est alors facile à ce dernier de le pousser dans la case qu'il doit occuper ; il l'y tourne ensuite, s'il est néces-

Lorsque tous les creusets ont été mis dans le four, on a placé à la gueule de chacun d'eux un des tubes coniques en fonte qui sont décrits plus haut, et qui doivent servir de condenseurs. Ces tubes entrent par leur gros bout dans l'intérieur des creusets où ils pénètrent de cr,o6 à o",o8 , tandis que le petit bout repose sur la taque de

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saire, de manière que la gueule repose sur la

taque de devanture. Le grand manoeuvre lute alors tout le tour du

creuset, opération qu'on appelle caler, avec le même mortier réfractaire qui avait servi à fermer la devanture, puis il démolit le petit mur de l'ouverture suivante. On garnit ainsi chaque four de 42 creusets ; les 4 de la rangée supérieure ne sont placés qu'un peu plus tard. Le travail est très-fatigant. 4tissi tous les ouvriers d'un massif s'aident entre eux. On fait successivement le même travail pour les 4 fours dont se compose un massif. Dans chacune des 3 rangées inférieures, on place des creusets de o",04 d'épaisseur, parce qu'ils sont beaucoup plus que les autres, rapidement corrodés par les laitiers, dont la formation est facilitée par une plus haute température. Pendant la pose des creusets, la température a

beaucoup diminué, et c'est à peine si quelques creusets sont au rouge sombre. Les efforts des brigadiers tendent à rétablir, le plus rapidement possible, la température du rouge vif. 24 heures suffiset, L ordinairement.

fonte. On échauffe ainsi la plus forte extrémité de ces tubes, de manière à lui faire remplir presque entièrement la gueule du creuset. Les creusets avant été réchauffés, comme nous

l'avons dit, on fait une première charge; le brigadier a eu soin de recueillir, en quittant son dernier fourneau, quelques résidus du traitement de la poussière et quelques crasses ou écumages. Les premiers sont un mélange d'oxyde de zinc, et d'une petite quantité de charbon ; les secondes ont été recueillies à la surface du zinc fondu produit dans les dernières charges de l'ancien fourneau. Le brigadier ajoute à ces matières du charbon et un peu de calamine, de sorte que le mélange contient en poids au moins autant de charbon que de matière zincifère, et constitue ce que les ouvriers appellent une charge légère. Le mélange est fait par le brigadier dans la grande bâche en bois, et transporté par le petit manoeuvre dans la bâche en tôle, à l'aide de deux petites caisses rectangulaires en bois, appareils qui ont été tous décrits. Le grand manoeuvre a enlevé avec la petite pince

(fig. ioo ) 2 ou 3 tubes en fonte, et le brigadier introduit dans chaque creuset, à l'aide de la cuiller à charger (fig. 81 ), la matière qu'il puise clans la

bâche en tôle. Aussitôt que chaque creuset est rempli, le grand manoeuvre y introduit le tube en

fonte, qu'il soutient dans une position horizon-