Lettre sur une séance de l’Académie concernant l’île de Ténériffe. Discussion des mérites de MM Buch et Berthollet ; brouillon [Image 1]

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1/ Paris, le 1er Juin 1835

Monsieur,

L'Académie a entendu, dans une de ses dernières séances, un rapport de MM. Cordier et Bory de St.-Vincent sur la carte de l'Ile de Ténériffe, soumise à son jugement par M. Berthelot. MM. les Rapporteurs par M. Léopold de Buch. Ils se sont même étendus sur les travaux géologiques de ce célèbre voyageur. Je vous demande la permission de vous adresser quelques observations relatives aux parties de ce rapport qui concernent M. De Buch. Je commencerai par la discussion du mérite relatif des cartes de l'île de Ténériffe publiées par M. de Buch et par M. Berthelot. Dans cette discussion on ne doit pas perdre de vue que, pour la disposition de toutes les parties intérieures, les deux cartes ne nous sont données que comme les résultats de simples relèvements intercalés dans les contours de l'île, tels qu'ils ont été figurés sur des cartes marines. M. de Buch a suivi le contour de Borda ; M. Berthelot en a adopté un autre, levé par un autre officier. Ce ne sont pas les différences de ces contours que je me propose de discuter ici, mais le remplissage intérieur, c'est-à-dire principalement la forme et la disposition des montagnes qui forment comme le cortège du célèbre pic de Ténériffe. Après avoir comparé les deux cartes entre elles sous ce point de vue. MM. les Rapporteurs n'hésitent pas à admettre que celle de M. de Buch est en tous points moins exacte que celle de M. Berthelot. Ils vont même jusqu'à dire que la Seconde est d'autant meilleure qu'elle diffère plus de la première. Il m'a paru facile de démontrer, sans sortir de Paris, qu'il y a dans une pareille épigramme plus de mordant que de vérité, et que, quant aux traits généraux et les plus importants du relief de l'île, un levé rigoureux ne pourrait