Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 281]

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NOTICE SUR LA FABRICATION 56o très-souvent , le cristal prend une. légère teinte vert d'émeraude; cela n'est d'ailleurs pas à craindre

en Bohème, où il n'y a qu'une seule usine qui fabrique des verres plombeux. Le charbon colore les verres en jaune topaze, plus ou moins foncé , allant même jusqu'au pourpre, aussi est-il impossible d'obtenir un verre parfaitement blanc dans dès fours qui fument, ainsi que-dans ceux que l'on chauffe avec de la tourbe, du lignite ou de la houille; et il faut dans ce cas, pour obtenir des verres assez beaux, employer des creusets couverts, comme cela se pratique à la cristallerie de dhoisy-le-Roi. 11 faut aussi lorsqu'on remplace 'dans la fabrication du verre les carbonates alcalins par le sulfate de soude, avoir soin , en vertu de ce fait, d'ajouter dans les creusets un peu moins de charbon (seul. 1/13) 4tfil n'en faudrait pour réduire complétenient le sulfate, et encore n'obtient-on par ce procédé que des verres communs, parce que le léger excès de sulfate de soude qu'il faut laisser, leur donne une teinte brun noirâtre. Dureté, élasticité. Le verre de Bohême est parfaitement élastique entre certaines limites

et très-sonore; lorsqu'il est bien fabriqué, il est assez dur pour faire feu sous le choc du briquet, et ne se laisse que très-difficilement rayer. Les verres plombeux, au contraire, ont peu de du-

reté, et d'autant moins qu'ils contiennent plus d'oxyde de plomb; aussi perdent-ils promptement leur éclat.par l'usage.

Fusibilité, refroidissement, recuit, dévitrifi-

Tous les verres sont plus ou moins fucation. sibles; lorsqu'ils sont ramollis par l'action de la chaleur, ils se travaillent avec la plus grande fa-

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DU VERRE EN BOHÈME.

cuité, et peuvent s'étirer en fils aussi fins que ceux

d'un cocon de ver à soie. Le verre, lorsqu'il est soumis à un refroidissement rapide, devient trèsfragile et présente divers phénomènes remarquables, parmi lesquels je citerai pour exemple les larmes bataviques et, les flacons de Bologne. Les

verres supportent d'autant mieux les variations de température, qu'ils ont été refroidis plus lentement; aussi peut-on, lorsqu'ils ont été peu ou pas recuits, diminuer considérablement leur fragilité en les faisant recuire dans de l'eau, ou mieuX dans de l'huile bouillante. Tous les verres exposés pendant un temps plus ou moins long à une chaleur assez élevée perdent .

leur transparence, et deviennent extrêmement durs et beaucoup moins. fragiles qu'auparavant. Il se passe alors un phénomène tout à fait analogue à celui que nous voyons se produire journellement par suite d'un refroidissement lent dans les laitiers de nos hauts-fourneaux , et surtout dans les laves volcaniques. Les verres à base de soude sont plus fusibles et plus durs que ceux à base de potasse. Densité.Voici les densités de quelques verres non plombeux : Ancien verre de Bohême (Damas ) Verre à bouteilles de Bohême Verre à vitre de Bohême. Verres fins dits cristaux de Bohême Verre à glace de Cherbourg (Damas) Verre à glace de Saint-Gobain ( Dumas ). Verre à glace de Neuhaus 1812 ( Scholz ). Verre à glace de Neuhaus 1830 ( Scholz ).

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9,396 3,782 2,642 2,892 2,506 2,488 2,551 2,564

Àction des agents atmosphériques et chiral ques. Plus un verre est dur et infusible, moins il est altérable par l'action des agents atmosphé..