Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 227]

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SUR LES EXPLICATIONS PRÉCÉDENTES.

Nous ne savons dans quel but M. Ebelmen cite des travaux allemands dans cette question ; puisqu'il les connaît, il sait qu'ils datent d'une époque bien postérieure à nos brevets; et nous ajouterons , que quoique exécutés aux frais des gouvernements, ils sont bien moins importants que ceux de Tréveray. Si l'on considère au point de vue de la science le mode d'emploi des combustibles à l'état de gaz,

On doit aux travaux de Dulong, publiés après sa mort, la connaissance de la valeur réelle de la puissance calorifique de l'oxyde de carbone. Qu'il nous soit permis de rappeler, au sujet de cette grande puissance calorifique de l'oxyde de carbone, que longtemps avant la divulgation des nombres trouvés par l'illustre savant, nous l'avons mise en évidences les premiers, dans les chauffages de chaudière au gueulard des hauts-four-

qui semble devoir être si utile à la métallurgie, on voit qu'il repose entièrement sur la connaissance et l'application de deux faits scientifiques le premier est la transformation complète et ra-

pide de l'acide carbonique d'abord formé, en oxyde de carbone, dans tous les fourneaux à tuyè-

res. C'est à M. Leplay, ingénieur en chef des mines, qu'est due l'observation et l'explication de

ce phénomène, qui lui a servi, dès i836, à déterminer les réactions qui s'opèrent dans les four-

neaux à injection directe d'air forcé, et, notamment dans les hauts-fourneaux. Le second est le développement, produit par la combustion de l'oxyde de carbone, d'une quantité de chaleur bien plus considérable que celle assi-

gnée par la loi de Welter. Si ce gaz n'avait, en effet, comme on le croyait encore en I 833, qu'une puissance calorifique proportionnelle à l'oxygène

nécessaire à sa transformation en acide carbonique, comment expliquerait-on l'abaissement de température qui se manifeste au moment de sa

formation, circonstance qui permet de le produire dans un fourneau isolé des foyers auxquels on le destine, sans perte sensible de chaleur ? Comment enfin, aurait-on pu admettre la température élevée que donne sa combustion ?

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neaux que nous établissions dès 1835, en nous fondant sur une valeur de cette puissance calorifique supérieure à celle alors connue : cette valeur avait

été déduite de nos expériences industrielles; les nombres obtenus ainsi, sans avoir la précision ni l'autorité de ceux des expériences scientifiques, furent cependant assez positifs pour servir de base à des entreprises importantes, dont le succès dépendait de leur exactitude; ils furent notre point de départ, en nous faisant prévoir le parti que l'on tirerait des gaz des hauts-fourneaux pour produire de hautes températures. Les travaux que nous venons de citer sont tous

antérieurs à ceux de M. Ebelmen; on ne voit donc pas à quel fait pourrait s'appliquer toute réclamation de priorité scientifique de la part de cet ingénieur, relativement à la transformation des combustibles en gaz. On ne saurait davantage lui reconnaître de priorité pour l'appropriation et l'application à la métallurgie des combustibles gazeux. Ce n'est, en effet, que longtemps après nous qu'il a essayé et publié le procédé pratique de la fabrication des gaz, représenté par lafig.2,

Pl. XVI ; ce n'est pas sur celui-ci qu'ont eu

L'appareil qu'il proposa, en 1842 , aux maîtres de forges à lieu ses expériences précipitées de 184