Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 222]

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OBSERVATIONS sur les explications précédentes de M. Ebelmen Par MM. LAURENS et THOMAS, Ingénieurs.

C'est un devoir pour nous que d'exprimer à MM. les membres de la commission des Annales des Mines notre reconnaissance d'avoir bien voulu

ordonner l'insertion de nos observations sur les mémoires de M. Ebelmen , après les avoir examinées avec une attention particulière ; on ne devait pas moins attendre de la haute impartialité de la

commission, dans une discussion toute personnelle entre un membre de l'administration des mines et des personnes qui lui sont étrangères. Dans son mémoire de 1842 et dans une note jointe à celui de 1843, M. Ebelmen s'attribuait la

'priorité absolue au point de vue scientifique comme au point de vue de l'application à la métallurgie, de toutes les recherches et travaux sur l'em-

ploi des combustibles à l'état de gaz ; dans la réponse qu'il vient de faire à nos premières observations , il reconnaît queles principes Scientifiques

sur lesquels repose la transformation des combustibles en gaz étaient déjà connus, et il fait à ce sujet diverses citations de savants ouvrages qu'il n'avait point encor'e produites précédemment dans ses mémoires. La question industrielle, c'est(1) Ces observations et celles qui ont été précédemment publiées nous sont communes avec MAL d'Andelare et de Lisa , propriétaires des forges de Tréveray.

OBSERVATIONS SUR TES EXPLICATIONS, ETC. 443

à-dire la question des appareils et du procédé manufacturier, laquelle est tout à fait indépendante de la question scientifique, reste seule et entière : quant à ce qui la concerne, M. Ebelmen est également amené à reconnaître qu'il ne peut pas mieux conserver de priorité. Si on examine en effet avec attention les nombreuses- dates qu'il

cite, il demeure évident que les mémoires descriptifs joints à nos brevets sont tous antérieurs, même à la première de ses publications, et que par conséquent, la priorité du procédé industriel nous est incontestablement acquise. Néanmoins il revendique encore une sorte de priorité, nous ne

ne savons de quelle nature, différente de celle par nous acquise, parce qu'en son particulier il aurait inventé, en octobre 1841, et essayé alors à Audincourt, un appareil convenable, suivant son auteur, pour la formation des gaz combustibles. Ainsi la discussion soulevée par M. Ebelmen se trouve beaucoup simplifiée, puisque , d'après ses propres explications, tous ses droits à la priorité sont maintenant réduits à son essai d'Audincourt, essai qui, nous le verrons plus loin, a seulement consisté en deux expériences imparfaites, chacune de très-courte durée. Nous ne nous arrêterons point à faire ressortir

contre cette réclamation de priorité, les conséquences de ce fait, que toute publication de ces expériences est postérieure à nos mémoires descriptifs; nous ne nous arrêterons pas davantage sur cet autre fait, qu'elles ne furent tentées que quatre mois après le dépôt de notre premier brevet, dont le titre à lui seul mentionnait le même objet, .celui de créer des gaz combustibles; ce serai t superflu, puisque ces expériences n'ont porté