Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 179]

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SUR LA PRÉPARATION MÉCANIQUE

nient ; et au lieu de les mettre uniformément en suspension, elle se fraye tumultueusement un passage à travers une partie des matières et les rejette pêle-mêle sur les parties voisines. Au surplus, les limites indiquées plus haut ne sont qu'un exemple de ce qu'on observe le plus communément au Hartz ; elles sont quelquefois beaucoup plus rapprochées. Ainsi, lorsque la galène a pour gangue de la blende, de la baryte sul-

fatée ou du fer carbonaté, on ne crible pas de matières de plus de r, et cette opération n'est même très-efficace que pour les graupens de la seconde classe. Le fond du gros crible est en fil de fer, à mailles

carrées d'environ e de côté ; dans quelques ateliers l'on a remplacé avec avantage, sous le rapport de la durée, ce treillis en fil de fer par une. plaque en fonte à trous ronds évasés vers le bas. Le fond des deux autres cribles est fait en fils de laiton, parallèles entre eux et disposés comme dans lesformes que l'on emploie pour la fabrication du papier à la main. L'écartement des fils est généralement de j à V" pour le crible moyen, et d'au plus

à À'!" pour le fin.

L'amplitude de la. chute du crible doit être d'autant plus grande que les matières sont plus grosses, et que la différence des densités du minerai et des gangues est moindre. Dans la plupart des ateliers, elle ne varie que de 7: à suivant la grosseur des grains; mais pour les minerais à gan-

gues pesantes , elle est de i à r. La vitesse du mouvement est de 120 à 220 coups par minute; la plus grande vitesse correspond à la moindre amplitude. Le nombre des coups que l'on donne à chaque

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RTZ.

charge a été trouvé par expérience devoir être de

8o à 15o; mais lorsque le même ouvrier surveille à la fois deux, cuves, ce nombre devient plus grand et s'élève quelquefois à 250 coups; parce qu'il résulte alors du temps nécessaire pour desservir l'autre crible. Après chaque, charge, on lève généralement deux couches, et on laisse la couche inférieure pour la recribler avec les charges

suivantes. Ce n'est qu'après 3 à io, moyennement 5à 8 charges successives, que l'on prend aussi la tranche inférieure. Celle-ci est déposée à

part pour être soumise à un second tour de criblage (reinsetzen), qui donne de la mine à fondre et des produits intermédiaires d'une classe plus élevée que ceux du premier tour. Les charges ( einziige) et les levées (abhile ) se

font sur des quantités d'autant plus faibles et à des intervalles d'autant plus longs que les matières

sont plus fines et que les différences de densités sont moindres. Afin d'introduire plus de régularité dans le travail, et de le rendre plus indépendant de l'habileté de l'ouvrier, l'on a coutume de déterminer par. expérience la quantité de matières qu'il convient. de Comprendre dans chaque sorte de produits, et de la prescrire au cribleur par l'indication

de l'épaisseur des couches qu'il doit chaque fois lever séparément.

La préparation mécanique des minerais de Lauthental , dans lesquels la galène est accompagnée de beaucoup de blende, offre un exemple remarquable de la perfection avec laquelle l'on est parvenu à appliquer le criblage aux matières les plus difficilesà enrichir par cette opération. Elle

produit des graupens et des schlichs presque entièrement débarrassés de blende et amenés Tome IF, 1843.

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