Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 164]

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328 CONSTRUCTION DES HAUTS-FOURNEAUX par minute, comme on luirait pu; on aurait eraint de détériorer promptement l'ouvrage.

La tension du vent dans le régulateur était

habituellement de 0'02 o'",15 de mercure, en outre de la pression atmosphérique ; on la portait même quelquefois de o°', t5 à Orn,20 , mais seule-

ment pour quelques heures , lorsqu'on accumulait les laitiers dans l'ouvrage pour le nettoyer ( t).

Je ne prétends pas fixer ici la quotité du pro-. duit que l'on doit chercher à obtenir dans un hautfourneau de dimensions déterminées; cette quotité varie nécessairement avec la richesse des minerais et la proportion de ces minerais relativement au combustible, suivant que l'on veut produire de la fonte blanche ou de la fonte grise. Je crois d'ail-

leurs que l'expérience n'a pas encore indiqué

(1) En Belgique, lorsque les tuyères et le bas de l'ouvrage sont engorgés, on les dégage en y accumulant les laitiers qui dissolvent les matières figées. Pour cela , on couvre Pavant-creuset avec du sable' et on le charge avec

AU COKE.

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combien, dans un temps fixé, on peut brûler avantageusement de combustible dans un hautfourneau de dimensions déterminées. Eu beau-

coup de localités on conduit ces appareils de telle sorte que ies matières y séjournent au moins 24 heures; et en Toscane, au contraire, on exploite avantageusement des hauts- fourneaux au charbon de bois, dans lesquels ce séjour est de 6 heures seulement (i). En écrivant cette notice, j'ai eu pour but unique

de donner des renseignements relativement

à

l'exécution des hauts-fourneaux dont on aura dé'terminé le dimensions, à la fois , par des considérations d'art et par l'examen des ressources que la localité peut offrir, sous le rapport des débouchés aussi bien que sous celui des matières premières et même des ouvriers. Les dimensions des machines soufflantes sont facilement déterminées lorsqu'on connaît la quantité de combustible que l'on doit brûler dans un temps donné; quant à la force nécessaire pour mettre ces machines en jeu,

des plaques de fonte, puis on active la soufflerie afin d'aug-

ir

menter la tension du vent, dé manière à retenir et refouler dans l'ouvrage le laitier qui tend à sortir Par les tuyères dont il dépasse prôniptement le niveau. Lorsqu'on juge que les matières durdies sont ramollies, on pratique une ouverture à la partie supérieure de l'avant-creuset, et le laitier jaillit *avec force. Il se fait alors un mouvement brusque dans l'intérieur de la cuve, par suite de la sortie du laitier et de la diminution de tension du vent Les matières durcies qui n'auraient point été refondues peuvent même être détachées par le frottement. Cette méthode pro-

duit bien réellement le résultat désiré ; mais si elle était trop fréquemment employée, elle amènerait* promptement la détérioration de l'ouvrage, car le vent arrêté par le laitier se répand au-dessus des tuyères et active la combustion près' des* parois.

(1) ,Mémoire de M. Garella, ingénieur des mines , Annales des Mines , 3' série, tome XVI, p. 3.

J'ai vu moi-même, en 1829, dans le département du Cher, un haut-fourneau dans lequel, en activant la soufflerie, on avait augmenté considérablement la production journalière sans amener une trop prompte détérioration de l'ouvrage et une trop forte consommation de charbon de bois, relativement au poids de la fonte obtenue. -C'est la quantité d'air injectée dans un haut-fourneau qui règle la descente des charges, et par conséquent la pro-

duction, car cet air brûle le combustible presque instantanément, et, lorsque le combustible est brûlé, la castine, ainsi que le minerai , sont fondus: