Annales des Mines (1843, série 4, volume 4) [Image 20]

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SUR LES FUSÉES DE SURETÉ

Pièces justificatives. ,Norr. A. Copie d'une lettre écrite à MM. Bickford et C", par MM. James et Georges Thornton, constructeurs du railway de Brighton, le 13 novembre 1841. Nous nous faisons un véritable plaisir de témoigner de la haute satisfaction que vos fusées nous ont donnée, et nous ne doutons pas que par la facilité et la sûreté de leur emploi nous ne leur devions la vie de plusieurs ouvriers. » NOTE B. Copie d'une lettre adressée aux mêmes par M. Williams Davies , directeur des mines Fowey-Consols,

le 31 janvier 1840.

L'introduction de vos fusées patentées dans nos mines, pour l'opération si dangereuse du tirage à la poudre (particulièrement dans les endroits très-humides ) , nous a donné les meilleurs résultats, non-seulement en rendant l'explosion plus prompte et plus efficace, mais encore en réduisant le nombre des accidents affreux auxquels les ouvriers sont exposés. Maintenant nous avons malheureusement, sur cette mine, cinq mineurs aveugles qui reçoivent chacun une pension de 25 livres sterlings par an, trois de ces hommes blessés avant l'emploi des fusées et deux très-peu de temps après leur introduction. Indépendamment de ceux-ci, nous avons eu plusieurs ouvriers tués et un grand nombre d'autres gravement mutilés par l'explosion inattendue de la mine ; mais depuis sept années et demie que vos fusées sont devenues d'un usage général nous avons à peine compté un accident du même genre, et nos agents non-seulement partagent mon opinion à cet égard., mais reconnaissent encore que leur usage est devenu maintenant tout à fait populaire parmi nos ouvriers, quoique leur adoption ait eu à lutter contre des préjugés fortement enracinés. Une autre circonstance est

importante à constater, c'est que nos agents admettent qu'avec les fusées on peut diminuer la charge et le bourrage. » NOTE C. Extrait d'une lettre en date du 13 mars 1843, écrite aux mêmes par MM. Lanyon père et fils, chirurgiens à Camborne. « En réponse à votre question : quelle était avant l'el-

POUR LE TIRAGE A LA POUDRE.

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troduction des fusées dans les mines du Cornwall la proportion des accidents auxquels étaient exposés les mineurs? nous répondrons qu'après avoir pratiqué sur une grande échelle, comme chirurgiens dans le comté, pendant 55, 25 et 16 années, nous n'hésitons nullement à déclarer que le nombre des blessés a diminué des 9/10, et que la même réduction a eu lieu pour le nombre des morts. Signé Tobias, .Edward et Richard Lanyon. » NOTE D. Extrait d'un mémoire du major général sir J. F. Burgoyne sur le tirage à la poudre, page 51 et suivantes.

Les inconvénients et les pertes de temps résultant de la méthode ordinairement employée pour amorcer la mine

et y mettre le feu ont té mentionnés plus haut. C'est la partie la plus délicate de toute "opération. Mais heureusement une amélioration de la plus grande valeur a été apportée depuis quelques années à cette opération par l'invention des fusées brévetées de Bickford. L'emploi de cet appareil est extrêmement simple, il réussit dans les ro-

chers mouillés et même sous l'eau, et des fusées d'une

nature particulière sont fabriquées pour cet objet ; elles ne

ratent pour ainsi dire jamais, à moins d'une grande né-

gligence de la part de l'ouvrier, et donnent une trèsgrande garantie contre les accidents. Lorsqu'il est arrivé des accidents ( ce qui a été extrêmement rare ), ils ont été tout à fait indépendants de la fusée

et n'ont été occasionnés que par la première application du bourroir sur la poudre. La fusée ne laisse pas, comme l'épinglette, une" grande ouverture par laquelle les produits de l'inflammation de la poudre peuvent s'échapper ; et, en prenant tout en considération, l'on calcule que l'usage de la fusée est plus économique que l'amorce ordinaire, lors même que son prix tout à fait minime serait augmenté. Au port de Kingstown, les fusées ont été employées avec un succès complet dans des travaux où le tirage à la poudre se fait au moyen d'une cloche à plongeur pour établir des fondations à 20 ou 30 pieds sous l'eau.

Les détails qui suivent sont extraits d'un mémoire de M. B. Muffins, l'un des entrepreneurs des travaux du port de Kingstown. Les travaux de tirage à la poudre ont été depuis plu» sieurs. années et sont maintenant exécutés sur une grande