Annales des Mines (1843, série 4, volume 3) [Image 320]

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FABRICATION DE L'ACIER ,

le présent et l'avenir probable de cette

branche intéressante de la métallurgie. Benjamin Huntsmann, né en Yorkshireen 1704, s'adonna d'abord à l'horlogerie dans la petite ville de Doncaster : il y fit quelques essais pour fabriquer avec l'acier de cémentation des outils nécessaires à son art et divers objets qu'on tirait alors, pour la plusgrande partie,des fabriques allemandes. En 1740 , à la suite des succès qu'il obtint dans ses tentatives, il vint s'établir à Handsworth, village situ près de Sheffield au milieu de riches exploitations de houille. Il y établit le premier atelier où l'acier fondu ait été fabriqué d'une manière régulière; puis pour se rapprocher de Sheffield qui

était déjà le centre de l'industrie de l'acier, il transporta son établissement à Attercliffe où ses descendants directs exploitent encore la même industrie. Il y mourut en 1776 (1). D'autres fabricants, parmi lesquels se distinguèrent surtoutWalker et John Marshall, s'adonnèrent bientôt à la même fabrication et créèrent des fonderies à Sheffield et à Greenoside. Néanmoins la nouvelle industrie, faute de débouchés, ne se développa d'abord que lentement. Pendant toute la durée du siècle dernier elle eut à lutter, d'une part, contre les difficultés que présente la production de la plus haute température dont on fasse usage dans la métallurgie ; de l'autre contre les préjugés des consommateurs habitués à demander (1) J'ai relevé moi-même ces dates sur le tombeau de Benjamin Huntsmann, dans le cimetière d'Attercliffe ; une seconde inscription rappelle que son fils William Huntsmann est mort en 1809 âgé de 76 ans. Le fils et l'héritier de ce dernier, M. Francis Huntsniann, âgé de 60 ans, dirigeait en 1842 les établissements fondés par son aïeul.

639 à l'Allemagne les sortes supérieures d'acier que la EN YORKSHIRE.

nouvelle industrie s'efforçait de produire. Mais peu à peu les difficultés techniques de la fabrication furent surmontées; on apprit à connaître et à préparer les matériaux réfractaires les plus convenables; les frais d'élaboration, d'abord excessifs,

diminuèrent chaque année ; stimulés par le bon marché de l'acier fondu, les fabricants d'objets d'acier s'appliquèrent avec succès à l'employer pour tous les usages jusque-là réservés à l'acier allemand; bientôt même ils découvrirent que plusieurs qualités utiles y étaient développées à un degré plus élevé que dans ce dernier. Aujourd'hui la révolution que devait amener en

Influence de

Grande-Bretagne la mémorable découverte de iradiéeerVie,`,1,e, Benjamin Huntsmann, est tout à fait accomplie, et te progrs des chaque jour les conséquences s'en feront plus vi- Liérirti:tsiond"vement sentir sur le continent. Depuis longtemps

il ne s'importe plus d'acier allemand en Angleterre, et, au contraire, les usines du Yorkshire exportent annuellement 3o.000 à 4o.000 quintaux

métriques d'acier corroyés ou fondus en barres, fils ou tôles, indépendamment d'une valeur incomparablement plus grandie en objets d'acier de

toute nature. J'ai constaté en août 1842 qu'il existait en Yorkshire cinquante et une fonderies d'acier, où, malgré la stagnation des affaires commerciales , on convertissait chaque semaine en acier fondu, 1.65o quint. métr. d'acier brut (85.800 quint. métr. par an), soit les 52 centièmes environ de la quantité totale produite par les ateliers de cémentation. Toutes cesusines pratiquent, à quelques nuances

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