Annales des Mines (1843, série 4, volume 3) [Image 189]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

376

SUR LA PERIKLASE

ferme pas le fer dans des proportions toujours constantes.

Cette espèce, beatkoup d'égards, mérite de fixer l'attention des minéralogistes. D'abord elle est la seule qui se trouve à l'état cristallin parmi les oxydes métalliques connus dans la nature, chez lesquels atome de base est combiné à ï atome

d'oxygène. Les autres oxydes, ou ne se trouvent pas cristallisés, ou sont en proportions atomiques différentes de celle-ci. Outre l'oxyde noir naturel de fer; il n'y a que le cuivre oxydulé qui, à l'égal de la periklase , cristallise en octaèdres réguliers ou en formes dérivant du même système. Mais le cuivin oxydulé se compose de deux atomes de cuivre,)elltrun- atome -d'oxygène. Ayant reconnu dans Iepkiklase la présence du protoxyde de fer, qui settible, se substituer à la magnésie, il devient facile enjecturer que si le protoxyde de fer se trouVaildikil'état de pureté, ses cristaux appartiendrait au même système de l'octaèdre régulier. Enfin, cette nouvelle espèce , de la finuille des magnésies occupe une place identique à celle du corindon, dans la famille des -aluminides , et ses rapports avec la brucite ( magnésie ,

hydratée) sont analogues aux rapports du corindon

avec la gibsite. Sa pesanteur spécifique est trèsrapprochée de celle du corindon; et comme l'état cristallin , ou, ainsi qu'on a coutume de le dire, la force de cohésion, dans cette dernière espèce minérale, rend l'alumine inattaquable aux acides, de même dans la periklase , une propriété semblable se représente en quelque sorte, puisque ce minéral résiste à l'action des acides lorsqu'il n'est pas pulvérisé. Dans la même roche calcaire qui sert de gangue

NOUVELLE ESPÈCE MINÉRALE.

377

à la periklase, et entre les cristaux de cette dernière espèce, il existe ordinairement une substance blanche, terreuse, qu'a ses caractères extérieurs on reconnaît facilement pour être du carbonate de magnésie. Et comme cette espèce n'était pas encore connue parmi les produits de la Somma,

j'ai voulu ni'assurer, par des essais chimiques, si je ne m'étais pas trompé sur sa nature. En ayant fait dissoudre une petite quantité dans l'acide hydrochlorique , il s'est manifesté une effervescence ;

dans la liqueur acide, j'ai versé de l'ammoniaque en excès, sans qu'il y eût formation d'aucun précipité. Cette même liqueur, devenue alcaline, ne s'est nullement troublée, lorsque je l'ai traitée par foxalate d'ammoniaque (d'où j'ai conclu qu'elle ne renfermait pas de chaux); mais avec le phosphate

de soude, j'ai obtenu une grande quantité d'un précipité blanc, qui , recueilli sur un filtre et soumis à l'action du chalumeau avec du nitrate de cobalt, s'est fortement coloré en violet. Ces essais

m'ont confirmé dans l'opinion que la substance terreuse était un carbonate de.magnésie pur; il est remarquable que dans la roche calcaire, gangue de la periklase (cette espèce pouvant être considérée comme magnésie ferrifère) , il s'est formé dans le même temps du carbonate de Magnésie et du péridot blanc, que l'on sait être composé seulement de silicate dé magnésie. La periklase est au nombre des espèces les plus rares de la Somma ; du moins , jusqu'à ce moment , je n'ai pu- en trouver que de très-faibles

quantités, et je ne sache pas que d'autres personnes que moi l'aient rencontrée. Mais il est possible qu'elle ait été confondue avec certains minéraux de la même localité, calité , et particulièrement

Tome III,,

25