Annales des Mines (1843, série 4, volume 3) [Image 145]

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RECHERCHES

SUR LA CARBONISATION DU BOIS.

Autriche (t) s'expliquent , d'après les considé-

obtenus dans ce mémoire à l'examen d'un problème qu'on se propose depuis quelques années,

rations qui précèdent, avec plus de facilité encore que celles de la carbonisation en meules suivant

la Méthode ordinaire. Dans ce procédé, on fait marcher la carbonisation de l'avant à l'arrière de la meule, qui se trouve disposée sur une base rectangulaire allongée et de façon à ce que sa section par un plan vertical parallèle aux longs côtés du rectangle présente presque un triangle rectangle. On allume le feu à la partie extérieure de la meule qui est la plus basse, et on ouvre les évents en s'avançant vers l'autre extrémité. Une fumée d'un bleu clair annonce la fin de la carbonisation dans cette partie de la meule. On retire déjà du charbon à la partie antérieure, lorsque le lieu de la distillation se trouve à 2 ou 3 mètres

de distance. Se n'entrerai pas ici dans de plus grands détails sur cette opération. Je ferai seulement remarquer qu'ici le charbon se trouve formé d'abord à la partie antérieure et au sommet

de la meule, c'est-à-dire dans les parties extérieures, tandis que, dans les meules françaises, le charbon formé Se trouve enveloppé par du bois non carbonisé. Il est facile de concevoir que cette dernière disposition est bien plus favorable que celle des meules couchées pour éviter la perte de

chaleur due au rayonnement de l'enceinte, et surtout pour dépouiller le mieux possible les produits de la combustion du charbon par l'air de la chaleur développée. Je dois , en terminant, appliquer les résultats (1) Voyez le Mémoire de MM. Foy, Harle et Gruner, ,

Annales des mines, tome VII, p. 3, 30 série; et le Mémoire de M. Gruner, tome XIII, p. 595.

la fabrication en forêt du bois torréfié ou charbon roux. Il me paraît bien difficile d'arriver, sous ce rapport, à un procédé pratique, en opérant à peu près de la même manière que dans la carbonisation en meules. Pour qu'il en fû.t ainsi, il faudrait qu'il n'y eût pas de charbon formé dans l'intérieur de la meule et que l'oxygène de l'air pût brûler les produits de la distillation du bois. Or l'expérience nous prouve que l'oxygène se porte au contraire en entier sur un combustible ne contenant plus que peu de parties volatiles. La température développée par cette combustion va constamment en s'abaissant à mesure que le courant de gaz brûlé se rapproche de la surface de la meule en se chargeant des produits de la distillation du bois. La température est donc néces-

sairement très-variable, et de là la difficulté

d'obtenir un combustible homogène. Pour avoir du charbon roux dans la plus grande partie de la meule, il fiiudrait que la température des gaz en contact avec le bois ne dépassât pas une certaine limite, et ce résultat me 'parait bien difficile àréaliser dans tous les procédés, quels qu'ils soient, où la distillation s'opérera par la chaleur de combustion d'une partie du charbon brûlé. Le procédé de M. Echement , qui a été décrit par M. Sauvage (Annales des mines, tome XVIII, page 677), est fondé sur un tout autre principe. Il consiste à projeter au milieu de la masse du bois les produits de la combustion du bois menu, de branchages, opérée dans un foyer en dehors de la meule au moyen d'un courant d'air forcé. M. Sauvage a calculé que la quantité d'air projeté