Annales des Mines (1842, série 4, volume 2) [Image 3]

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MACHINE D'ÉPUISEMENT

DES MINES DU ROCHER-BLEU.

acquis les droits que M. le marquis de Cabre pos-

il était encore probable qu'une exploitation grevée de ces frais ne pourrait pas soutenir la concurrence avec les mines voisines dans lesquelles les eaux s'écoulent naturellement par des galeries.

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sédait dans cette concession, résolurent de reprendre et de régulariser l'exploitation de ces gisemenss , que les mineurs du pays regardaient alors comme presque complétement épuisés. Cette par-

tie du terrain à lignite étant celle qui avait toujours fourni la meilleure qualité de charbon les travaux y avaient pris un développement bien plus considérable que dans toutes les autres concessions, et l'on n'aurait pu les pousser plus loin avec les moyens d'épuisement employés jusqu'alors dans les mines de cette contrée. Une galerie destinée à assécher l'exploitation que l'on allait entreprendre, à un niveau plus bas que celui de ces anciens travaux, aurait eu d'ailleurs une trop grande longueur pour que l'on pût à Vexésonger.de maenter. Il fallait donc recourir à l'emploi chines d'épuisement, et l'exploitation projetée n'était possible qu'à cette condition.

Mais des difficultés de plus d'un genre semblaient s'opposer à ce qu'elle pût être remplie. D'une part , en effet, il ne restait à exploiter, dans cette partie de la concession, qu'une étendue peu considérable, située au quartier du Rocher-Bleu,

et, sur cette étendue même, on n'avait plus à prendre que la couche inférieure dite la grande mine, toutes les autres étant presque complétement épuisées ; d'un autre côté, le peu d'importance que présentent les gîtes de lignite des Bouches-du-Rhône, lorsqu'on les compare aux gisements houillers qui sont asséchés par des ma-

chines à vapeur, pouvait faire craindre que les frais d'épuisement ne fussent jamais couverts par

les produits de l'exploitation. Enfin, en admettant même que cette prévision ne se réalisàt pas,

Les études faites sur le régime des eaux qui

affluent dans l'intérieur des mines des Bouchesdu-Rhône fournissaient aussi des résultats peu propres à encourager de semblables tentatives. Ces eaux, qui proviennent presque toutes de la surface , pénètrent avec la plus grande facilité

dans les travaux par les nombreuses fissures du

calcaire. marneux qui renferme les gîtes de

lignite. Elles sont en général très-peu abondantes

pendant huit ou neuf mois de l'année; mais,

pendant la saison des pluies, elles augmentent dans une proportion énorme; ainsi la galerie d'écoulement des mines de M. le comte de Castellane, qui est presque à sec pendant une partie de l'été, a débité, dans des hivers pluvieux, plus de 4 mètres cubes par minute. Il fallait cependant que la machine à établir au RocherBleu eût une force suffisante pour maintenir constamment les travaux à sec, car c'est précisément pendant l'hiver que le charbon du pays se vend le mieux à Marseille. Les divers renseignements que l'on possédait sur les anciennes exploitations de la localité con-

duisirent à penser qu'il serait imprudent de reprendre les travaux du Rocher-Bleu sans y établir une machine capable d'élever au moins 3 mètres cubes d'eau par minute d'une profondeur de 125 à 13o mètres. Si l'emploi d'une semblable force avait dû être constamment nécessaire, il est certain que les frais d'épuisement auraient rendu impossible une exploitation qui ne devait