Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 281]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

TRAVAUX SUR LES EAUX THERMALES 558 l'examen de M. le docteur A. Fontan, sont salines

( se/incuses dégénérées). ,Causes de déAvant i836, aucun travail d'art n'avait été

perissement des eaux minérales, tenté

pour leur aménagement. Le groupe de l'enceinte, compris dans une dépression du sol, était soumis à l'action des eaux de pluie et de fonte des

neiges, au point, qu'au mois de juin 1835 , la

Reine débitait une masse d'eau, dont la température ne dépassait pas 20°. La gradation progressive de la température, en allant de la Froide à la Grotte, le mode d'altération par les pluies indiquaient suffisamment que les sources supérieures avaient entre elles des relations intimes ; qu'elles dérivaient d'eaux sulfureuses plus ou moins chargées de Froide, et divisées par des circonstances du terrain ; et que cette dernière n'était elle-même qu'un mélange d'eau ordinaire et de sulfureuse dégénérée. En dehors de l'action des infiltrations, quelques observations, assez vagues d'ailleurs, ultérieurement confirmées par les recherches (voir Pl. X11, fig. 5), indiquèrent un mouvement de dépression dans le niveau des points d'émergence du groupe supérieur. Elles n'avaient donné lieu à aucune enesure de conservation, quand, en 1831, l'attention de l'autorité municipale fut éveillée par le percement des deux puits P et P', fait par la société Soulérat, au voisinage des Bains. On crut remarquer des pertes, et plusieurs moyens furent indiqués pour l'aménagement des sources. En i834, MM. Fontan et N. Boubée proposèrent la recherche de la roche en place par des travaux souterrains (i). Des fonds furent affectés en 1835 à ,(1) Écho du Monde savant, 31 janvier et 19 juin 1836.

DE DAGNÉRESDE-LUCHON.

559

des recherches dont l'exécution fut confiée à

M. Azémar, maire de Luchon. Le mode adopté par ce dernier consiste dans Trava..d. 836.

plusieurs percements perpendiculaires au mur de soutenement du talus des Bains. Il se dirigea, dans le choix des points d'attaque, d'après la position relative des sources reconnues de S' à

P', sur les points de plus facile accès et de plus haute température, indiqués par la fonte des neiges.

Quatre galeries horizontales ( Pl. xrii), furent successivement approfondies à différents niveaux au travers d'atterrissements composés de terre argileuse et de débris de pegmatite , d' eurite et de schistes modifiés, dont se compose la montagne. Aucun des percements n'atteignit la roche en place. La ga-

lerie.n° i, ne donna que des suintements (S8) au front ; elle fut suspendue à la suite d'une diminution observée sur le débit de la grotte. Les percements inférieurs, il" 3 et 4, donnèrent des griffons au sol et des suintements abondants ( S'" et S") aux parois, au front et au toit. La plus grande partie de ces suintements disparut, quand le percement n° 2, dit de la Reine, bien qu'a 2m, 70 au-dessus du n" 3, découvrit au front, dans des atterrissements modifiés par les eaux sulfureuses, un griffon volumineux(S(') ,dont la mise à jour fut marquée par la disparition de la Reine ancienne (Si).

Cette circonstance, mal appréciée, le charriement de fer sulfuré noir, firent suspendre ces recherches. Les eaux découvertes furent recueillies au sol des percements au moyen de barrages de

retenue, et par là mises fort imprudemment en

charge sur des terrains perméables. Par suite de ces travaux la Blanche et la Sourceaux-Yeux disparurent à la suite dela Reine; la grotte