Annales des Mines (1842, série 4, volume 1) [Image 105]

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MÉMOIRE SUR L'EXPLOITATION DÈS MINES

le degré de combustion. Ce indications varient avec le chemin, que le courant d'air a parcouru avant de se mêler au gaz ; aussi la même apparence qui indiquerait du danger dans un courant n'ayant parcouru qu'un mille, pourrait être fort innocente après 5 ou 6 milles. L'habitude permet seule d'apprécier à leur juste valeur les observations ainsi faites. Quand on a reconnu le danger des lumières nues, il fallut s'éclairer par un autre moyen. Avant l'invention de la lampe de sûreté, on employait ce qu'on appelle un steel mill (moulin d'acier). Celui-ci consistait simplement en une roue d'acier à laquelle on imprimait un mouvement ra.

Steel mar.

pide de rotation à l'aide d'une manivelle et de deux roues d'engrenage. Le tout est supporté par un cadre en fonte, et l'appareil est suspendu par une courroie au cou de la personne qui fait jouer

le miii. En appliquant un silex contre la roue d'acier on produisait des étincelles destinées à éclairer le mineur, Mais la confiance qu'on avait en cet instrument s'évanouit complétement quand on eut reconnu qu'il était capable d'enflammer le grisou. Toutefois , ce phénomène n'avait lieu qu'en employant le mill à l'endroit même où le gaz se dégageait, et la présence de celui-ci était indiquée par la couleur des étincelles. Dans l'air pur , elles sont brillantes et d'une teinte rouge dans l'air inflammable, elles sont plus lumineuses et bleuâtres ; quand il y a un grand excès d'air inflammable, elles prennent une teinte d'un rouge de sang et finissent par disparaître complétement,

L'invention de la lampe de Davy vint raniSa 'ce", mer le courage abattu des mineurs ; il est inutile de dire ici en quoi elle consiste et sur quel prin-

Lampe de Davy.

DE HOUILLE DE NEWCASTLE.

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cipe elle est fondée, mais nous ne croyons pas

hors de propos de donner quelques détails sur son emploi dans les mines du nord de l'Angleterre. Le premier soin que prend un directeur de mines lorsqu'il s'approvisionne de lampes est de vérifier ou faire vérifier si la gaze métallique remplit bien toutes les conditions voulues , s'il y a un nombre suffisant de fils dans une surface déterminée, et si les interstices sont bien réguliers. Les mêmes précautions sont prises quand une lampe vient d'être réparée. Une discipline sévère est établie sous terre parmi les ouvriers qui emploient ce mode d'éclairage. Il y a dans la mine un homme qu'on appelle Davy man ou Davy keeper, , aux appointements de 18 shillings par semaine, qui est spécialement chargé du service des lampes.. A la fin

d'un poste, chaque ouvrier qui remonte au jour apporte la sienne dans la chambre où se tient le Davy man; celui ci détache le réservoir et rend à chaque homme l'enveloppe métallique pour la nettoie chez lui. Quant au gardien, il se charge de renouveler l'huile et les mèches, et le lendemain, quand chaque ouvrier descend dans la mine et apporte sa gaze, il examine avec soin si elle est en bon état, la réunit au réservoir correspondant, et donne à chaque homme sa lampe tout allumée et fermée. Après avoir fait sa distribution, le Davy keeper reste dans son magasin, où il n'a d'antre occupation que de soigner et rallumer les lampes rapportées par deux ou trois enfants appelés Davy boys ; ceux-ci se promènent constamment avec plusieurs lampes allumées et en fournissent aux ouvriers qui, par une cause quelconque, se trouvent privés de lumière. Il est

expressément défendu d'ouviir sa lampe dans