Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 87]

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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

beaucoup de vraisemblance, au. défaut de résistance de la chaudière , sans avoir recours à l'hypothèse d'une formation rapide, presque instan-

tanée, d'une grande quantité de vapeur dans

l'intérieur du bouilleur ; elle a en conséquence déclaré qu'il lui paraissait très-probable que la chaudière n'aurait pas soutenu , sans être déformée, l'épreuve préalable de la pression triple de la pression effective, prescrite par les ordonnances.

M. Schneider combat surtout cette dernière opinion. Il rappelle que le fond plat de l'avant avait ï Ià 12 millimètres d'épaisseur. Il ajoute qu'il était fortement renforcé par deux firs d'angle servant à. la jonction des deux cylindres de la chaudière, et que, de plus, vers le

milieu de la partie plane , il y avait un fer d'angle rivé et armé de tirants qui reliaient les deux fbnds ; que le petit cylindre avait de 7 à 8 millimètres d'épaisseur, et que, BIEN QU'IL NE FUT PAS SANS DOUTE DANS DE BONNES CONDITIONS DA-

VENIR, il était certainement assez flirt pour ré-

sister à l'épreuve, en raison de son petit diamètre , de la faible dimension des feuilles de tôle placées transversalement et des rivures très-rapprochées , qui ajoutaient à la force pour résister à la pression extérieure. M. Schneider dit ensuite qu'on a éprouvé au Creusot plusieurs chaudières, dans des conditions de forme analogues, qui toutes ont parfaitement supporté l'épreuve ; il cite notamment une chaudière faite récemment pour un manufacturier de Châlons-sur-Saône , don t les dimensions prescrites

étaient les mêmes, sauf les communications de vapeur teau , que celle du Citi,s, quia résisté à une épreuve de 10 atmosphères et puis fonctionné régulièrement.

DU BATEAU A VAPEUR LE CITIS.

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Plus loin, M. Schneider dit que la tension de la vapeur, dans la chaudière du Citis , n'avait pas atteint certainement trois atmosphères, quelques instants avant l'explosion, puisque les soupapes de sûreté chargées seulement à trois atmosphères

n'avaient pas levé, et que d'ailleurs MM. Schneider et Bourdon venaient de vérifier eux-mêmes sur le MANOMÈTRE, quelques instants avant l'explosion, que la pression n'atteignait pas deux atmosphères.

En conséquence, M. Schneider aîné dit que l'explosion ne peut provenir que de la cause déjà Signalée dans la note de MM. Schneider et Bourdon, savoir : un vide d'eau et un espace rempli de vapeur qui se serait formé dans l'intérieur du bouilleur, par suite de l'insuffisance et de la mauvaise position de la tubulure destinée à évacuer la vapeur formée dans ce bouilleur ; le retour de

l'eau sur les parois rougies ou fortement échauffées,

et la formation rapide d'une grande quantité de vapeur dans l'intérieur du bouilleur, ce qui aurait produit une augmentation subite de tension et la rupture de la chaudière dans la partie la moins résistante. M. Schneider conclut que l'épreuve à froid, très-utile ordinairement, n'est cependant pas une garantie en certains cas, et notamment dans celui dont il s'agit, et qu'il y aurait peut-être lieu, conséquence, d'assujettir à un examen spécial les formes et dispositions intérieures des chaudières à vapeur, et particulièrement de celles qui sont destinées à la navigation. Observations. Il résulte de la lettre de M. Schneider aîné, que la chaudière du Citis était pourvue d'un mano.