Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 65]

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DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

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EXPLOSIONS

horizontale supérieure placésde ce côté se vidèrent d'eau. Au moment de prendre le large, l'eau arriva sur ces parois suréchauffées, soit par l'effet naturel. l'un du redressement du bateau , soit parce que l'abaissement du des chauffeurs , ayant reconnu fail'eau dans la chaudière en niveau , injecta dé sant jouer une petite machine à vapeur destinée à

alimenter, quand le râteau né marche pas, et

qu'on nomme le petit cheval. En tout cas, l'eau, arrivant sur ces parois suréchauffées, et d'une grande étendue, puisqu'elle elliptique se composait du dôme du grand tuyau tubes bouilde la surface de deux et d'une portion formation de vapeur trèsleurs , donna lieu à une issue suffisante rapide , qui, ne trouvant pas une par les soupapes de sûreté, -détermina l'accroissement de tension intérieure, qui a produit la dépression de la paroi du tuyau, et ensuite la rupture des tubes. il est impossible de ne pas admettre cette explication, quand on voit que les deux tubes bouilleurs déchirés conservaient, après l'accident, la trace de la température élevée à laquelle ils avaient été exposés.

Les faits que nous venons de rapporter nous paraissent donc offrir un nouvel exemple qu'on peut ajouter à ceux qui sont cités dans la notice de M. Arago sur les explosions , du danger de

laisser des parois Métalliques non baignées d'eau exposées à l'action directe de la flamme ou des

gaz chauds. La déformation di tuyau elliptique observée par la commission dé Paris , montre aussi les inconvénients que présentent les tubes intérieurs sous le rapport de la résistance à la rupture ou à l'écrasement.

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II. Explosion d'une chaudière placée dans l' établissement de teinture de M. Dumas ,

Puteaux (Seine), survenue le 6 juin i 827.

Cette explosion ' eut lieu le 6 juin 1827, et causa la mort de M. Dumas, le propriétaire de l'établissement, et d'Un ouvrier. Le 9 du même mois, les ingénieurs des mines du département de la Seine se transportèrent sur les lieux, et constatèrent les faits suivants La chaudière était cylindrique, terminée par deux fonds plats; elle avait 1m, i o de diamètre, et 3 mètres de longueur. L'épaisseur de la tôle de fer était, pour la partie cylindrique comme pour les fonds, de 6 millim. 77. M. Dumas avait établi, deux ans auparavant,

une machine servie par une chaudière d'une grande dimension, qui fournissait en même temps

la vapeur nécessaire au chauffage des ateliers. Ayant renoncé à ce mode de chauflIge, il dut faire diminuer les dimensions de la chaudière, qui fut transportée à cet effet chez un chaudronnier; celui-ci la raccourCit, et remplaça par un nouveau fond en tôle celui qui tenait à la partie supprimée.

La longueur fut réduite à 3 mètres, ainsi qu'il a été dit plus haut. Ainsi modifiée, la chaudière, munie de deux soupapes de sûreté placées sur la même tubulure, fut installée, sans avoir été soumise à l'épreuve au moyen de la pompe de pression, prescrite par les

règlements, et sans qu'on y eût adapté de rondelles fusibles, sur un fourneau construit en plein air dans la cour de l'établissement. On alluma le feu le 6 juin dans l'après-midi, et l'explosion eut lieu entre quatre et cinq heures du soir.