Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 286]

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ROCHES ET MINÉRAUX 564 diffère, sous le rapport de la composition chimique, que par l'absence de la chaux qui se trouve remplacée par de la magnésie. Le minéral en question

doit donc être considéré plutôt comme un hypersthene que comme un pyroxène; d'ail] eurs, pour les caractères minéralogiques, l'hypersthène se rapproche beaucoup plus du diallage que le pyroxène, et comme la roche que nous considérons est associée et alterne avec la roche hydratée dans laquelle entre un élément diallagique, je pense devoir

Examen

dr.

considérer la roche anhydre comme formée de labrador et d'un élément hypersthénique. Les coulées de trapp dont l'accumulation successive a fornié les îles Féroé n'ont pas été produites d'une manière continue ; elles se sont succédé à des intervalles de temps plus ou moins

longs, pendant lesquels se formaient des bancs peu épais d'une matière tufacée de diverses couleurs ; grise, verdâtre ou rouge de brique. Ce tuf examiné à la loupe parait formé d'une multitude de petits grains juxtaposés et présente la structure

arénacée. Il renferme de 15 à 16 p. o/o d'eau, dont la moitié environ se dégage à ioo ou 1500,

et le reste à une chaleur beaucoup plus élevée; la

plus grande partie de cette eau appartient à des zéolites qui sont répandues dans le tuf sous forme

de grains très-fins, seulement discernables à la loupe; on s'assure en effet que ce sontdes zéolites en pulvérisant le tuf et le faisant digérer avec de l'acide muriatique étendu qui met à nu de la silice gélatineuse provenant des zéolites, et qui laisse inattaquées toutes les autres substances. 1l est facile de reconnaître que ces zéolites se sont produites dans le tuf même et ne proviennent pas de la destruction des zéolites contenues dans les

DES ÎLES FÉROE.

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trapps ; car en examinant le tuf à la loupe, on distingue beaucoup de petites cellules remplies incomplétement de zéolites, qui ont une texture rayonnée vers le centre de la cellule. J'ai pulvérisé le tuf,,et l'examen de la poussière m'a montré qu'il renfermait de petits noyaux feldspathiques,

des grains de titane oxydé ferruginé et de fer magnétiqne titanifère, et qu'il était composé en majeure partie d'une multitude de petits grains provenant de la destruction des roches de trapp; en outre il contient un peu de chaux carbonatée. Ainsi il parait avoir une origine analogue à celle des tufs trachytiques de la campagne de Naples, et on doit le regarder comme un dépôt sédimentaire: on y trouve des débris de végétaux et des indices de lignite ; et dans l'une de ces Îles (Suderoé) il est lié avec des bancs argileux contenant un dépôt carbonifère, dont j'ai rapporté

plusieurs échantillons. Le combustible qu'on y exploite est d'un aspect Analyse du litrès-brillant, à cassure conchoïde, d'un beau noir gnite d. sudesemblable à du jayet; mais il n'est pas homogène;

on y trouve entremêlées des parties schisteuses

d'un noir mat. Cependant , -à en juger d'après l'aspect extérieur, on -le prendrait pour un bon combustible', et on serait porté à lui supposer beaucoup de valeur, si les essais chimiques ne venaient le démentir.

Il brûle difficilement et laisse beaucoup de cendres ; 5 gr. incinérés sous une moufle , dans une capsule de platine, ont laissé un résidu de g;,go ou 38p. o/o; les cendres étaient argileuses et formées d'un mélange de parties blanches et

rougeâtres. Io gr. calcinés envasé clos ont perdu 3°',75 de