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LETTRE SUR L'ETNA.
du cratère et avaient disparu avec la lave, probablement dans un état de fusion. Une épaisse fumée blanche sortait de 3 larges ouvertures à la partie S.-0. ou dans l'angle actif du cratère, de diverses crevasses plus petites sur les côtés, et aussi de deux fissures dans les parois de la partie nord. Ces vapeurs contenaient beaucoup d'eau et avaient une forte odeur d'hydrogène sulfuré et d'acide muriatique; celle de l'hydrogène sulfuré dominait. Les fumées du cratère du Vésuve, au contraire, contiennent, comme je
l'observai en janvier 1841, une beaucoup plus grande proportion d'acide muriatique. J'appris de M. Joseph Gemellaro, à Nicolasi , que la lave, en s'échappant du nouveau cratère coula par-dessus
les bords que j'ai indiqués, dans la partie antérieure du cratère. Elle remplit d'abord le cratère, puis après, s'échappant par-dessus le bord le moins élevé, elle coula sur les flancs du grand cône et se bifurqua au-dessus de la Casa lnglese, qui, placée entre les deux courants enflammés, fut sur le point
d'être détruite. La lave remplit le cratère éteint de 1819, et poursuivant sa course, en zig-zag, sur un espace d'un mille et demi de long, vers le Val del Bove , elle s'arrêta enfin un peu en deçà du
cratère de 181i. La surface de la lave, en se refroidissant, s'est contractée en petites éminences et ondulations dont quelques-unes atteignent 18 pieds de haut. Suivant M. Gemellaro, qui fut témoin oculaire de l'éruption et qui passa une nuit dans le cratère, la lave coulait d'abord lentement ; elle avait la consistance du miel, mais quand elle eut dépassé le bord du cratère, elle ruissela avec rapidité sur la pente inclinée du cône. L'épaisseur de la couche
389 de lave en cet endroit est d'environ 8 pieds.et l'inclinaison de 38 degrés. LETTRE SUR L'ETNA.
La lave qui a rempli l'ancien cratère s'est affaissée à une profondeur de 200 pieds ; elle s'est probablement échappée par une ouverture inférieure; maintenant sa surface est tout à fait froide, excepté dans le voisinage de quelques larges fissures, entre le cratère et la Casa Inglese , sur la portion la plus élevée et la plus rapide du cône. Il s'échappe de là quelques fumées blanches, assez chaudes pour fondre la neige environnante. Cette lave ne diffère pas, minéralogiquement parlant, des laves produites antérieurement par l'Etna ; elle est composée principalement de feldspath labrador, d'augite et d'olivine. Il reste à expliquer d'une manière satisfaisante, pourquoi le Vésuve et d'autres volcans sont plus riches que l'Etna en productions minéralogiques.