Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 91]

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176 EXPLOSIONS DANS LES -HAUTSFOURNEAUX

au contraire, on a vu que les projections ausueulard pouvaient durer pendant plusieurs minutes. Les considérations suivantes rendent compte des phénomènes observés d'une manière plus satisfai-

sante. On admet, comme tout à l'heure, que le bois se trouve arrivé presque cru dans un espace très-échauffé, et qu'il y soit emprisonné entre ces voûtes qui se forment fréquemment dans les hautsfourneaux, surtout quand ceux-ci brûlent des minerais fusibles et en petits grains. La tension des ,--raz et des vapeurs qui se produisent par la distil-

lation du bois augmente progressivement, et il arrive un moment où elle est suffisante pour faire éclater comme une bombe la croûte des matières demi-fluides demi-solides qui lui font obstacle. Cette explication rend assez bien compte des circonstances qui accompagnent l'accident; on conçoit en effet comment les projections se font, tan-

tôt au gueulard, tantôt à la tympe, pourquoi

l'explosion n'est pas instantanée, et pourquoi des détonations successives se produisent. C'est l'effet qui a lien dans un fusil à vent. Quant à l'air chaud , il est évident qu'il ne peut Action tIn vent chaud, avoir dans ces circonstances qu'un rôle indirect Inconvénient et tout à fait secondaire. Car un appareil à air d'un appareil à chaud qui ne fonctionnerait pas avec régularité et air chaud fonctionnant irréguliércment.

oui donnerait des degrés de chaleur très-variés au vent qui pénètre dans le fourneau, contribuerait

même d'une manière puissante à amener de grands dérangements dans la marche, à produire des chutes de mine et des descentes brusques de bois non carbonisé, à faire naître ces agglomérations, ces enveloppes de matières pâteuses, et par suite à rendre plus imminentes ces productions de gaz, ces explosions.

DU DÉPARTEMENT DES ARDENNES.

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En résumé, les combustibles à flamme parais- wstaé, sent être la cause principale des accidents signalés Action drs plus haut, et cette opinion est confirmée par les rimb.":"1" '1 expériences que l'on a faites pour opérer la fusion des Jminerais avec là houille crue. Il parait que dans ces essais des explosions et des projections de matières se produisaient fréquemment. On doit à . ce sujet se rappeler que l'emploi du bois sec ou peu torréfié a rendu plus fréquentes les chutes de mine; c'est au moins ce que j'ai eu occasion d'observer dans les usines du département des Ardennes. Il est évident, en outre, que toutes les circon-

stances, de quelque nature qu'elles soient, qui tendront à.rendre irrégulière l'allure du fourneau, contribueront à faire naître ces accidents, et c'est de cette manière que l'air chaud, mal appliqué, pourrait agir dans beaucoup de cas. La conséquence à déduire de ce qui précède n'est certes point qu'il faille renoncer à l'emploi derIl faut se ,ardu bois et encore moins à celui de fair chaud. 11 ner l'usage du faudrait alors renoncer à tous progrès dans l'in- bois torrérd, dustrie du fer; et d'ailleurs les meilleures choses *présentent leur côté faible et peuvent faire naître dés abus. Autant vaudrait abandonner la navigation à la vapeur parce que quelques chaudières

ont fut explosion, défendre l'extraction de la

bouille parce que le gaz hydrogène exerce dans

les mines des ravages terribles, et se contenter des routes ordinaires parce qu'un wagon de chemin de

fer est sorti des rails ou s'est heurté contre un autre. D'un autre côté, beaucoup de fourneaux fonctionnent avec une grande perfection au moyen

du bois torréfié et de l'air chaud. Ce qu'il faut faire, puisque la cause du mal est dans la marche Il faut rendre irrégulière de l'appareil de fusion, c'est de cher- fourneaux plus cher à rendre cette marche plus uniforme, plus régulière. Tome XIX , 1841 dl ue

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