Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 80]

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OXYDE DE MANGANÈSE ALCALIFÈDE

tière est très-tendre et très-poreuse. On peut la couper au couteau. Elle s'écrase entre les doigts, qu'elle tache comme la plombagine. Pour l'examiner, j'ai séparé du minerai, par un triage, une certaine quantité de matière fibreuse que j'ai laissée pendant quelques jours en digestion avec de l'acide nitrique étendu et froid, pour enlever tout le carbonate de chaux. Elle a été lavée plusieurs fois à l'eau bouillante , ensuite desséchée, à l'air d'abord, puis dans le vide sec.

La densité du minéral, ainsi purifié, a été

trouvée de 4,37 à 170. Chauffé dans un tube fermé par un bout, le mi

néral abandonne une petite quantité d'eau vers 14o° ou 15o° sans changer d'aspect. On peut le chauffer au rouge sombre sans qu'il abandonne no-

tablement d'oxygène. Il est inattaquable par l'acide nitrique, même concentré et bouillant. L'acide sulfurique concentré le décompose complétement à l'aide de la chaleur. 11 se dissout facilement dans

l'acide hydrochlorique en dégageant du chlore et en laissant pour résidu quelques flocons de silice. La dissolution précipite par l'acide sulfurique. La liqueur, séparée du sulfate de baryte, donne, par l'hydrosulfate d'ammoniaque , un précipité d'un blond un peu sale, qui est du sulfure de manganèse mélangé d'une petite quantité de fer, mais sans une trace d'alumine. On filtre, on chasse par l'ébullition l'excès d'hydrosuilfate d'ammoniaque,

et on filtre de nouveau pour se débarrasser du soufre. La liqueur ne précipite pas par Voxalate d'ammoniaque, ce qui prouve qu'elle ne contient pas de chaux. En évaporant la liqueur à siccité et calcinant pour chasser les sels ammoniacaux, on

DE GY (DA-UTE-SAÔNE ).

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obtient un résidu en partie soluble dans l'eau. La

liqueur contient un sel de potasse, mêlé d'une petite quantité de magnésie. Le reste de la magnésie se trouve dans le résidu insoluble dans

l'eau.

L'existence de la potasse dans le minéral est

très-facile à constater, en chauffant une certaine

quantité de matière à la chaleur d'une lampe à

alcool dans un courant d'hydrogène. La réduction s'opère avec incandescence, et l'on obtient une

matière d'un vert clair qui , traitée par l'eau

donne une liqueur fortement alcaline. L eau froide ne dissout que de la potasse. L'eau bouillante enlève à la fois de la potasse et de la baryte, niais il faut en employer un grand excès pour dissoudre tout l'alcali, et l'on trouve constamment dans la liqueur, avec les deux bases, une trace de manga-

nèse. En évaporant à siccité avec du carbonate d'ammoniaque, et reprenant par l'eau, on sépare la baryte. La liqueur filtrée, saturée par l'a-

cide hydrochlorique et suffisamment concentrée précipite abondamment par le chlorure de platine. Une autre partie de la liqueur a été évaporée à Siccité, et la composition du chlorure alcalin obtenu pour résidu a été déterminée au moyen du nitrate d'argent. ogr.,165 de chlorure alcalin chauffé au rouge sombre ont donné o6',3 i4 de chlorure d'argent. On peut s'assurer que cette composition correspond à celle du chlorure de potassium, puisque o",165 de cette matière donneraient ogr.,317 de chlorure d'argent. Indépendamment des substances reconnues dans les essais qui précèdent, j'ai recherché si le