Annales des Mines (1840, série 3, volume 18) [Image 331]

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SUPPLÉMENT AU TRAITÉ

DE L'AÉRAGE DES MINES.

lampe Dumesnil a des avantages signalés sur la lampe de Davy ordinaire ; je pense donc qu'il

vrir la cause qui a rendu l'air explosif; s'assurer si

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convient que l'administration des mines de France, non-seulement en autorise l'emploi dans les mi-

nes , niais même le favorise, soit en chargeant

MM. les ingénieurs des départements où il existe des mines de houille de les faire connaître et de les recommander aux exploitants de leur ressort, soit en faisant confectionner un certain nombre de ces lampes , comme modèles , pour les distribuer aux exploitants de mines de houille et aux ingénieurs des mines. Je crois devoir répéter, en terminant ce mémoire, qu'un excellent aérage de la mine demeurera toujours indispensable, et sera la première condition de sécurité des ouvriers, quel que soit d'ailleurs l'appareil d'éclairage employé. Comme tous ces appareils sont sujets à des ruptures accidentelles , on ne peut les regarder que comme un palliatif du danger, et non comme un préservatif réel. L'état de l'air d'une mine doit donc être tel, que l'on pût généralement travailler, dans toutes ses parties , avec des lampes découvertes. On emploiera cependant les lampes de sûreté, qui seront utiles dans les cas où l'aérage viendrait à être momentanément interrompu par un accident, où une

irruption subite de gaz inflammable vicierait

l'air, etc. La combinaison des deux moyens offrira alors une sûreté presque parfaite, parce qu'il sera fort peu probable que la détérioration d'une lampe coïncide avec un dérangement accidentel et mo-

mentané de l'aérage. Lorsqu'il arrivera des explosions dans les mines, l'ingénieur chargé de dresser le procès-verbal de l'accident devra principalement s'attacher à décou-

elle est accidentelle, imprévue, ou si elle réside dans l'insuffisance habituelle de l'aérage, et des disposi-

tions qui s'y rapportent. Dans ce dernier cas, je n'hésite pas à dire que les exploitants ou les directeurs d'exploitation seraient gravement coupables,

quand bien même tous les ouvriers auraient été pourvus de lampes de sûreté. L'état des appareils d'éclairage avant l'explosion, la recherche de la cause directe de l'inflammation, viennent en seconde ligne. lia pu arriver quelquefois que ce deuxième point de vue, qui

n'est que secondaire, ait fait perdre de vue le premier. Dans ce cas le procès-verbal d'un accident ne fournirait aucune lumière sur les moyens à prendre pour en prévenir le retour.

P. S. Je viens d'avoir connaissance d'un rapport adressé par M. l'ingénieur en chef Lorieux , à M. le sous-secrétaire d'état des travaux publics, qui lui avait adressé six lampes Dumesnil, pour en faire l'essai dans les mines de houille du département du Nord. Des expériences préalables

faites dans le laboratoire de la ville de Valenciennes, par M. Lorieux et M. Evrard , professeur de physique, ont constaté , comme à Saint-Etienne et à Liége , que la lampe était de sareté dans toutes les circonstances, dans un mélange , en proportions quelconques , d'air atmosphérique et de gaz de l'éclairage. De l'eau projetée avec une pipette , sur le cylindre de cristal, tandis que l'intérieur était plein de gaz enflammé, n'a point déterminé la rupture. Dans un seul cas, lorsque la

flamme était accidentellement dirigée sur un point de la paroi intérieure, la projection d'eau