Annales des Mines (1840, série 3, volume 18) [Image 45]

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MMERAIS OXYSULFURÉS DE CUIVRE 88 comme sulfure ou comme oxyde ; combien de

soufre il contient, et combien de cuivre se sépare par la simple réaction des éléments constitutifs du minerai. Les résultats de cet essai, combinés avec ceux d'un essai ordinaire qui aurait pour

but de déterminer la quantité de métal contenu dans le minerai, peuvent donner des notions assez exactes sur la nature même de ce minerai. Malheu-

reusement, comme il n'y a pas de fondants qui soient tout à fait sans action soit sur l'oxyde, soit

sur le sulfure, il n'est pas facile de bien séparer le cuivre de la scorie et de la matte dans une fusion au creuset nu. Plus il se forme de mattes et de

scories, plus elles retiennent de cuivre en grenailles ou en particules très-fines disséminées au milieu d'une masse poreuse et boursouflée ; en outre, lorsque le minerai contient un excès d'oxyde, l'argile d.0 creuset étant perméable au silicate de

protoxyde, il se perd une certaine quantité de ce dernier dans les parois du creuset qu'il corrode. En tout cas, le culot d'essai, composé d'un bouton de cuivre rouge et de matte ou scorie , se détache facilement du creuset, et on peut doser, avec la plus grande exactitude, le soufre contenu dans ce culot , en le traitant par l'eau régale (par la y. h.) ou bien par le nitre au creuset d'argent. Ce derMer moyen me sert pour vérifier les analyses des minerais qui contiennent un excès de sulfure. Je

prends à cet effet Io grammes de minerai cru, que j'introduis au fond du creuset, et après avoir bien réuni et comprimé la matière, j'adapte un couvercle muni d'un trou pour le dégagement des

gaz, et je fonds à la température des essais de cuivre. Le creuset refroidi, on détache le culot entier, on le pèse, et puis, en le frappant légère-

DU CHILI.

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ment dans un mortier couvert, on sépare le bouton métallique et on broie et porphyrise le reste dans un mortier d'agathe. On peut recueillir presque la totalité des grenailles en lavant la partie broyée. On pèse le bouton métallique réuni aux grenailles, et on note la

quantité de matte et scorie qui se perd dans le cassage, pour en tenir compte dans la déter-

mination du soufre. Il ne reste enfin qu'à reprendre la partie broyée par l'eau régale, ou à la traiter par

le nitre pour doser le soufre, etc.

On trouve par ce moyen que la quantité de soufre dégagé dans la fusion correspond exactement à l'oxygène du deutoxide contenu dans le minéral et qui peut produire l'acide sulfureux. Outre ces espèces d'essais qui m'ont servi pour vérifier les résultats de mes analyses, j'en ai fait. d'autres qui avaient pour but de déterminer fiefluence qu'exercent sur les minéraux le combusti-

ble, la gangue du minerai et les flux. On a reconnu que le charbon réduisant l'oxyde avant que

celui-ci réagisse sur le sulfure, la quantité de matte augmente par l'action du combustible; que le borax produit un effet analogue en dissolvant une certaine quantité d'oNyde ; qu'enfin la gangue siliceuse et la silice n'influent pas sur la réduction de foxysulfure , par la raison que celui-ci se décompose à une température plus basse que celle

à laquelle la silice commence à réagir sur l'oxyde.

Comment les minerais se trouvent dans la nature. La plupart des minéraux oxysulfurés de cuivre ne se rencontrent dans la nature que formant des veines assez régulières de:I' , I, 2 et jusqu'à 2 pouces de largeur au milieu d'une gangue siliceuse