Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 191]

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C HIMIE.

EXTRAITS.

valent de chlore. Dès lors , dans ces deux ordres de corps, l'analogie de composition entrainait l'analogie de propriétés : même instabilité , même action oxydante, même action décolorante, car les peroxydes alcalins déCilorent aussi avec une grande énergie. Cette théorie nouvelle devait trouver sa vérification dans la composition comparative des corn-

posés correspondants aux peroxydes, dans lesquels tout l'oxygène qui s'ajoute au protoxyde pour constituer l'oxyde supérieur est remplacé par son équivalent de chlore; et, par un retour bien singulier des théories, les composés envi-

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posés décolorants formés par la soude et la potasse.

Les deux peroxydes de ces bases ont une constitution bien différente. Celle du potassium est K03, et celle du sodium, qui n'a pas été précisée par M. Thenard, est représentée dans les tables de M. Berzélius par Na203. Il résulterait des deux

formules que le composé décolorant de potasse doit contenir quatre fois autant de chlore que celui de soude. K0+02 peroxyde de potassium correspond à E.04-Cr. Na'02±0 peroxyde de sodium correspond à Na'01-Cl.

L'expérience prouve que la potasse absorbe une quantité de chlore double de celle qui est absorbée par la soude. La potasse aurait dû en absorber une quantité quadruple ; il y avait donc erreur dans la théorie ou dans la formule assignée au peroxyde de sodium. L'analyse de ce dernier fut reprise, et on trouva en effet que dans la formule adoptée l'oxygène avait été dosé trop faiblement, que le sodium prenait deux atomes d'oxygène au lieu d'un et demi pour passer à l'état de peroxyde, et devait être représente par Na0,. La potasse devait donc, ainsi que l'expérience le démontrait, avoir un pouvoir décolorant double de celui de la soude. La théorie se trouvait ainsi confirmée. Dès. lors les composés décolorants ne constitueraient plus des sels , mais bien des corn-

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sagés comme des mélanges de chlorures et d'hy-pochlorites seraient réellement des composés sim-

tandis que les hypochlorites , considérés comme des sels simples et sans mélange , seraient des mélanges de peroxydes et de corps particuliers correspondants aux peroxydes. ples ;

Il est

naturel de présumer que le brôme

l'iode , le soufre, et peut-être encore d'autres métalloïdes, formeront des composés analogues, complémentaires nouveaux des suroxydes ; et, d'une autre part, les composés de cette nature qui sont constitués par le chlore et qui correspondent à des

oxydes supérieurs impropres à former des sels, comme les peroxides de plomb et de bismuth, donnent avec l'acide hydrochlorique , quand la réaction se passe au milieu d'un mélange réfrigérant , un nouveau composé décolorant formé de chlore et d'hydrogène qui contient deux fois autant de chlore que l'acide hydrochlorique. C'est un bichlorure d'hydrogène qui , dans la série des combinaisons du chlore , est tout à fait l'analogue du bioxyde d'hydrogène. L'eau oxygénée promet de devenir ainsi le type de séries nombreuses et parallèles qui étendent considérablement le champ de la chimie minérale , sans y introduire toutefois aucune complication. P. g. De l'action dit CHLORE sur les IODURES ALCALINS , et de la POTASSE SUI' le cii LOR U RE D'IODE ;