Annales des Mines (1840, série 3, volume 17) [Image 102]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

202

ESSAIS Sur quelques minéraux conflits sous le nom

de quartz résinite; Par M. A. DAMOUR.

La plupart des fragments de minéraux qui m'ont servi pour les essais que, je vais décrire proviennent de la collection de l'Ecole des mines, et m'ont été remis par M. Dufrénoy. Je suis aussi redevable envers M. le marquis de Drée de beaucoup de renseignements sur ces mêmes substances, m'a permis, avec sa complaisance accoutumée, d'étudier dans sa riche collection. En admettant, d'après d'anciennes analyses et les caractères physiques de ces minéraux, qu'ils

sont formés en majeure partie de silice , je me

bornerai , quant à présent , à indiquer les diverses

réactions qu'ils m'ont présentées, me proposant de faire quelques nouvelles études analytiques sur certaines variétés, lorsque j'aurai pu les réunir en quantité suffisante. Hyalite.

On comprend généralement sous le nom d'hyalite certaines substances en concrétions guttulai-

res , limpides et incolores, à cassure vitreuse, semblable à celle du quartz hyalin. Dans beaucoup

de collections, et dans plusieurs ouvrages sur la minéralogie, on les classe parmi les variétés de quartz résinite. Ces substances tapissent ordinaiiement les fissures de roches d'origine volcanique,

ESSAIS SUR LE QUARTZ RISINITE.

263

et venant de Silésie, de Bohême et des bords du Rhin. Quelquefois elles se trouvera au milieu de masses de laves spongieuses qui paraissent formées récemment; on en cite comme venant du Vésuve, de l'Etna et autres volcans en activité. Toutes se ressemblent par leurs caractères extérieurs; mais exposées à l'action de la chaleur, elles présentent des phénomènes différents. Un échantillon d'hyalite désigné comme venant du Vésuve, chauffé dans le tube fermé, n'a pas laissé dégager d'eau ; il s'est un peu fendillé en conservant sa transparence; exposé entre des pinces

de platine à la plus forte chaleur du chalumeau, il n'a subi aucune altération. Les hyalites de Bohème, de Silésie et des bords du Rhin, chauffées successivement dans le tube fermé , ont perdu leur transparence, en laissant dégager une très-faible quantité d'eau ; retirées du tube et exposées à une forte chaleur, elles ont pris, après le refroidissement, l'éclat de la perle, et leur structure est devenue testacée ; elles se divisaient facilement en une quantité considérable de feuillets nacrés : une lame mince de cette substance, exposée à la plus forte chaleur de la flamme

du chalumeau, a présenté des marques évidentes de fusion. Le sel de phosphore ne l'a point dissoute.

Ces essais préliminaires permettent de conclure, dès à présent, que les hyalites, ne contenant que peu ou point d'eau , ne doivent pas être rangées parmi les quartz résinites. Il paraîtrait, de plus , qu'il y a deux espèces d'hyalites : vitreuse et infusible , se trouvant 'au milieu des laves, et qui pourrait n'être autre chose que du quartz fondu; l'autre, très-peu fusible , et dont la