Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 199]

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SUR LES COUCHES ANTHRACIFÈRES

talqueux semblables à ceux des terrains dits primitifs, des bancs de quartz compacte passant au grès , enfin des espèces de grauwackes à gros

grains, formées de fragments de quartz et de schiste plus ou moins gros, réunis par un ciment argilo-talqueux. Ces diverses roches alternent ensemble et affectent la même direction et les mêmes allures de stratification que les schistes talqueux. Leur plus grande épaisseur ne surpasse pas 250 à

3oo mètres. Les schistes argileux, surtout ceux qui avoisinent l'anthracite , renferment beaucoup d'empreintes végétales parmi lesquelles M. Adol-

phe Brongniart a reconnu des lepidodendron et des sigillaria , genres qui ne sont connus jusqu'à présent que dans les terrains houillers. On n'y trouve pas de bélemnites ni même de fossiles ap-

partenant au règne animal, du moins je n'en connais aucune citation sûre (i). Le terrain anthracifère occupe à peu près tout l'espace compris entre les villages de Notre-Dame-de-Vaulx , de Monteynard, de la. Motte d'Aveillans et de Pierre-

Châtel. C'est là que se trouvent de nombreuses couches de combustible dont quelques-unes atteignent io à 12 mètres de puissance. Plusieurs sont repliées sur elles-mêmes en zig-zag, ou se relèvent (s) Dans une notice insérée dans le Bulletin de la Société géologique de France, tome 4 , page 4o5, MM. de Montalembert et Bertrand-Geslin disent avoir observé, entre le Peychagnard

et les marais de la Mure, des affleurements d'un calcaire noir qui plongeait sous les exploitations d'anthracite, et qui renfermait des bélemnites , des gryphées et des térébratules. Comme ces deux géologues ne se sont pas assurés d'une manière bien positive si le calcaire noir était intercalé dans les grès à anthracite leur citation me paraît douteuse. Il serait possible que les couches observées appartinssent à un lambeau détaché du terrain jurassique.

DU DÉPARTEMENT DE L'ISÈRE.

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de tous côtés pour former le berceau. En général, elles affectent tous les accidents qui caractérisent les couches houillères. Les grès avec anthracite se

montrent aussi au sommet de la montagne de Sagneroux , aux environs du Peychagnard et à Simane , commune de Prunières. Dans ces derniers lieux, ils sont peu étendus et disparaissent bientôt sous le terrain calcaire dont il nous reste à parler. La première assise de ce terrain est un banc calcaire cristallin , gris, pétri d'entroques circulaires, et renfermant des pentacrinites , des plagiostomes et des bélemnites. Il est exploité comme marbre, au-dessus de la mine d'anthracite de Rocher-Blanc,

et tout près du village de Laffrey. On l'observe aussi à Simane et à Nantison près de la Mure. Dans ces divers lieux, assez distants les uns des autres il conserve les mêmes caractères minéralogiques; partout il repose immédiatement sur /es grès à anthracite. A ce banc calcaire succède une longue série de schistes ar,9,-ilo-calcaires, de marnes et de

calcaires plus ou moins solides , qui s'étend jusqu'au delà des vallées de l'Isère et de la Gresse , où elle se termine par une assise épaisse d'un cal-

caire gris, compacte , souvent traversé par de nombreux petits filons blancs de calcaire spathique. Cette assise, qui est précisément celle où l'on a bâti les fortifications de la Bastille à Grenoble, est considérée par la plupart des géologues comme étant la partie la plus élevée des couches jurassiques dans cette région des Alpes. Cette formation argilo - calcaire est comparable, par sa puissance

et ses fossiles animaux, à celle que M. Elle de Beaumont a signalée dans la Maurienne et dans les Hautes-Alpes2 mais elle en diffère par l'absence . .