Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 145]

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EMPLOI DE L'AIR CHAUD

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Emploi de la vapeur d'eau. La vapeur d'eau a été employée dans les deux 2

hauts-fourneaux de Keenigshiltte qui marchent à l'air chaud. L'eau était injectée en filets très-déliés dans le portevent à sa sortie de l'appareil à chauffer l'air; par son contact avec l'air chauffé à 70° à 8o° R. environ, elle devait se réduire en vapeurs et arriver mélangée avec l'air. L'appareil employé pour injecter l'eau se composait d'une caisse en bois, placée sur l'appareil à chauffer l'air; un tuyau mince en cuivre, fermé par l'extrémité, et percé seulement de petits trous, amenait l'eau dans le portevent; un flotteur d'une disposition très-simple, servait à mesurer la quantité d'eau froide à chaque instant et permettait d'en régler la distribution. La quantité d'eau, que l'expérience avait fait reconnaître comme la plus convenable, était de 6 pieds cubes

en 12 heures ; soit /86 kil. Dans le même temps, la quantité d'air injectée dans le fourneau est de 6o.000 kil. à peu près, le rapport des poids est

seulement o,003. Celui des volumes de vapeur

et d'air 0,007. Quelque petite que soit cette

quantité d'eau, il paraît qu'elle avait une influence assez sensible sur la marche du fourneau. Son effet était de produire un refroidissement dans l'ouvrage ; elle diminuait la concentration de la chaleur et l'élévation de température, reportait la chaleur au gueulard sans diminuer pour cela l'économie de combustible qui résultait de l'emploi de l'air chaud. Elle permettait de profiter des avantages de l'air chaud pour la quantité de combustible, et des avantages de l'air froid pour la qualité de la fonte. il paraît qu'en portant la .quantité d'eau à 3 pieds cubes en :2 hures, l'allure du four,

DANS LES USINES A FER DE LA HAUTE SILÉSIE.

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neau se trouvait trop refroidie. Ces essais, interrompus par suite d'un changement dans le personnel de l'administration, ont été repris pendant mon séjour à Koenigshiitte. Us étaient en activité depuis 8 jours à mon départ. Jusque-là les résultats avaient été les mêmes ; il n'y avait rien eu de changé quant à la consommation de combustible et à la production journalière; la fonte paraissait un peu moins grise, surtout à grains plus fins ; elle était moins facile à casser. Les tuyères étaient moins brillantes qu'à l'air chaud ; il paraissait s'y former plus d'attache-

ments. L'emploi de la vapeur d'eau paraissait clone, comme auparavant, améliorer les produits sans rien changer aux avantages économiques de l'air chaud. On donnait la même quantité d'eau :

6 pieds cubes en 12 heures. S'il est permis de compter sur ces résultats, on peut en conclure qu'il y a de l'avantage à employer la vapeur d'eau, non pas comme moyen d'activer la combustion, mais comme correctif de la haute température que tend à produire l'air chaud dans l'ouvrage. On ne peut rien en conclure pour les effets que produirait la vapeur d'eau injectée à une très-haute température,

d'autant plus que, dans ces essais, l'eau n'était soumise au plus qu'à la température de l'ébullition,

et très-probablement il n'y en avait qu'une très-! faible partie transformée en vapeur; la plus grande

partie devait être entraînée mécaniquement, et alors l'action réfrigérante s'expliquerait très-bien. Des essais du même genre, qui s'accordent avec ceux de Koenigshiitte , ont été entrepris à l'usine de Neuberg , dans la haute Styrie. Je les ai trouvés consignés dans le traité de mécanique de M. Gerst-

er. La vapeur était engendrée dans une cornue