Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 62]

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EMPLOI DE L'Ain cumin

du minerai semblent plutôt avoir diminué qu'augmenté; on verra cependant plus tard qu'une ex-

périence plus prolongée a fait reconnaître un avantage sous ces deux rapports. Ce qu'il y a de

plus instructif dans ces essais, c'est l'observation des faits qu'a présentés l'allure du fourneau. On a remarqué d'abord une plus grande fluidité des. matières qui en sortaient, les tuyères étaient devenues très-brillantes; tout annonçait une grande éleva fion de température dans l'ouv rage. En même

temps il y a eu refroidissement des parties supérieures, il s'est formé des cadmies abondantes,

dont la présence était rare à l'air froid, et ces cadmies se sont déposées à une profondeur telle qu'il devenait impossible de les arracher. Ces cadmies détachées par morceaux, dans le mouvement des charges , parvenaient jusque dans les rtiesi nférieures et se réduisaient en se volatilisant

de nouveau. La fonte, pendant la coulée et même dans l'avant-creuset, donnait des fumées de zinc

et de plomb tellement abondantes, que vers la fin, assure-t-on, la fonte se trouvait enveloppée de nuages épais qui permettaient à peine de la voir couler; on a même obtenu quelquefois du plomb

métallique à la coulée, ce qui n'était pas arrivé à l'air froid. Enfin, le rétrécissement du fourneau fallut produit par les cadmies devint tel,

interrompre le traitement au vent chaud et redonner le vent froid. Par suite de ce changement la chaleur remonta dans la cuve, et les cadmies réduites se volatilisèrent de nouveau et furent entraînées ; l'abondance des fumées blanches au gueulard était si grande qu'on a comparé cet effet à celui que pourrait produire la substitution de la calamine pure au minerai de fer. Cette production de

DANS LES USINES A FER DE LA HALTE SILÉSIE.

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cadmies a limité à 9 semaines la durée des premiers essais et à 1i celle des derniers. Cette réduction et

cette volatilisation des cadmies produit un refroidissement considérable dans la partie inférieure du fourneau et compromet très-gravement sa marche. Par l'emploi d'une température élevée de 15o. R. environ, la nature de la fonte s'est trouvée complétement altérée; elle était à très-gros grains, tellement fragile qu'avec un maillet de bois on pouvait

casser les gueuses, que dans l'état ordinaire des choses on ne peut casser qu'avec une masse en fur. La fonte employée en deuxième fusion conservait ses défauts. Enfin , affinée à Rybnick , non-seulement elle a rendu l'opération de l'affinage très-difficile, mais encore la qualité du fer était très-mauvaise; les I., des barres soumises à l'épreuve ordinaire,

à laquelle elles résistaient ordinairement, se sont brisées. Par suite de ces résultats défiworables, qui ont été confirmés en même temps par les essais de Gleiwitz, on a dû renoncer à l'emploi d'une température élevée. L'air n'est chauffé maitenant qu'a

600 R. ou 7tr R. au plus, et on a conservé deux fourneaux à l'air froid. On assure même que lorsqu'on veut couler des pièces de résistance, telles que

cylindres de laminoir, engrenages, volants, etc., pour obtenir des produits aussi bons que possible on doit faire marcher momentanément le hautfourneau de Gleiwitz à l'air froid, ou employer de la fonte à l'air froid de Keenigshütte refondue au .four à réverbère. A cette basse température de 7o°, il paraît encore nécessaire, pour maintenir la qualité des produits et prévenir les engorgements, de souffler de temps à autre à l'air froid. Dans ces limites de température, quoique l'économie de combustible soit très-faible, l'emploi de