Annales des Mines (1839, série 3, volume 15) [Image 192]

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EXTRAITS..

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La question théorique de l'éclairage est celle-ci : Quel est le procédé qui donne la plus grande somme de lumière avec kilog. d'une huile ou matière résineuse quelconque, résine,

schiste ou goudron de houille, etc.? i kilog. d'huile de schiste ou résine, fournit, dans l'appareil Sel-

ligues, 70 pieds cubes anglais de gaz éclairant, dont on consomme 3 pieds pour alimenter pendant une heure un bec égal à dix bougies. Ce qui donne 23 heures de lumière. Or, à Belleville, à Anvers, à Francfort et partout où l'on a fabriqué en grand du gaz d'huile de résine, et à plus forte raison de résine pure, la moyenne du produit est de 15 à 17 pieds cubes par kilog. d'huile, mais le produit retombe, en trois ou quatre jours, à 12 et 15 pieds. Les essais isolés, avec des retortes neuves, peuvent donner jusqu'à 24 à 25 pieds; et M. Tailleberg a annoncé cette production de 25 pieds comme une grande dé-

couverte. Prenons ce chiffre: ce gaz brûle 2 pieds;

par heure pour donner 10 bougies; c'est (bien

qu'il soit presque double de la moyenne ) le rapport fourni par l'éclairage de la ville d'Anvers, en octobre 1837, avec le gaz de résine à 12 pieds au kilog. , et en octobre 1838 avec le gaz à l'eau. Comptons seulement sur 2 pieds i; i kilog. d'huile donne donc, au maximum, i i heures de lumière, et en admettant même 34 pieds au kilog. comme on l'a avancé dans un journal ( et cette quantité ne peut pas être obtenue sans l'addition de l'eau), ce ne serait encore que 15 heures, tandis qu'avec le gaz à l'eau on en obtient 23. Mais ce n'est pas à 7o pieds par kilog. que s'arrête la production du gaz à l'eau. En augmentant le rapport de l'eau à l'huile dans les

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appareils, on obtient du gaz de plus en plus faible qui se rapproche de la densité du gaz de houille, et descend même plus bas. Dans des expériences faites sur plus de 15oo pieds, observées pendant plusieurs heures consécutives et constatées par des procès-verbaux, j'ai porté la production à 222 pieds de gaz éclairant avec i kilog. d'huile de poisson (l'huile de schiste, qui me manquait en ce mo-

ment, donne, dans les appareils Selligues, les mêmes résultats que l'huile de poisson). Ce gaz à 222 pieds ne brûla que 6 piedsdonner io bougies ; c'était à peine plus faible que le gaz de houille. Du gaz produit à 110 pieds

au kilog. d'huile de schiste m'a donné une con-

sommation de 4 pieds 20 pour le même bec.

Ainsi, à environ iGo pieds au kilog. d'huile, le

'gaz à l'eau est égal en puissance au gaz de houille, et brûle 5 pieds par heure. Un kilog. d'huile donne alors 4o heures d'éclairage. Il est facile de cal-

culer à quel prix revient cet éclairage avec de

l'huile de schiste qui, sur les lieux de production, ne coûte que 5 francs, au maximum, les loo kilog., et avec une consommation de combustible qui diminue à mesure qu'augmentent le rapport du gaz produit et la grandeur des appareils. Avec le gaz de résine, au contraire, la décomposition des huiles s'opérant par la surface de fonte, les petites retortes sont les plus avantageuses, et en

même temps on n'augmente le volume du gaz produit (non sa masse) qu'en décarburant par l'action d'une température plus élevée, une partie des carbures d'hydrogène les plus riches.

L'accroissement indéfini de lumière obtenu avec le gaz à l'eau, à mesure qu'on le produit plus faible, tend à prouver que la présence de .