Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 222]

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BÉLIER 115 DRAU LIQU E

leurs mémoires sur les travaux décrits par Bélidor%

On se prive quelquefois de la connaissance des valeurs moyennes des quantités variables et de détails utiles, quand on ne consulte pas les mémoires originaux. Le sas de Bousingue a no toises de longueur sur 3 toises 2 pieds d'ouverture de porte, et 20 à u5 pieds de saut entre deux eaux, non les 7 ou 8 pieds qui restent sur le radier; prie les c'est une des plus belles pièces, en ce genre de bâtiment, qui se voyent. Comme il a très-peu .» d'eau, on la ménage du mieux que l'on peut,

c'est pourquoi ce sas est revêtu d'un bout à l'autre sur la même largeur que les portes, et » on a pratiqué deux réservoirs à côté, dans les-

quels on décharge les deux tiers de son eau » quand il est plein, avant que d'ouvrir la basse porte, laquelle eau se reprend quand il s'agit de remonter quelque bateau. C'est la ville d'Ypres qui l'a fait faire à ses frais en 1636, aussi bien » que le canal qui descend de la ville basse au sas qui a 15,20 à 3o toises de large; car il est inégal » sur 7, 8 à 9 pieds de profondeur en grande eau, quand il n'est pas encombré, et du moins 6 dans » les temps les plus secs. Il est étonnant comme une aussi petite quantité d'eau peut entretenir une si grande pièce toute l'année, car l'Iper n'est qu'un mauvais ruisseau provenant de la décharge des étangs de Digbus et de Zelbeck , et d'un autre petit ruisselet qui descend de Vorrnezel , les uns

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et les autres, à proprement parler ne sont que des égouts des montagnes voisines; aussi ces deux étangs se vident. à moitié pendant les sécheresses, à l'entretien 3 ou 4 mois durant du canal, de la plénitude des fossés de la fôrtification et au nettoiement des égouts de cette

A UNE SEULE SOUPAPE.

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ville, qui sans cela ne serait pas habitable dans les grandes chaleurs.

» Ce sas est trop important pour être aban-; donné à la bonne foi du public ; c'est pourquoi » on y a fait autrefois une redoute à machicoulis avec quelque bout de retranchement; mais cela n'est pas suffisant pour sa sûreté. On y fit, pendant la dernière guerre, un ouvrage à corne, de terre gazonnée, fraisé et palissadé, avec un fossé à

l'entour, qui en couvre entièrement les avenues du côté de l'ennemi, etc., 1699, signé Vauban. » On voit, dans cette lettre, que le système de réservoirs latéraux servait lui-même de fossés à la fortification, de sorte que le sas était défendu par

un moyen tiré du principe même sur lequel il reposait. Pour diminuer les pertes de force vive dans les décharges latérales, il suffit évidemment de mul-

tiplier les réservoirs établis sur la hauteur de l'écluse (i). Les réservoirs latéraux , exécutés selon ce système en Angleterre, et particulièrement sur le canal de la Grande - Jonction, sont beaucoup moins élevés les uns au-dessus des autres (1) Il ne me paraît pas impossible de faire fonctionner les vannes des réservoirs étagés presque sans ouvriers. Je suppose que deux flotteurs inégaux soient suspendus par des chaînes de longueurs illégales aux deux bras d'un balancier, ou en un mot agissent l'un sur l'autre de part et d'autre d'un axe, d'une manière quelconque. On conçoit que la hausse ou la baisse de l'eau procurerait un mouvement de va et vient si le flotteur le plus léger était suspendu à la chaîne la plus courte, puisque malgré sa légèreté il pourrait se trouver prépondérant à l'époque où, il serait seul hors de l'eau. Il est facile de voir comment on pourrait combiner des mouvements de ce genre pour faire fonctionner des vannes. Cependant je n'insiste pas sur ce sujet, à cause de difficultés locales qu'on ne peut apprécier que dans l'exécution.