Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 214]

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EXPÉRIENCES FAITES

DANS LE LABORATOIRE DE VICDESSOS.

fer doux, soit en fer fort, à la forge catalane.

ques d'hydroxide de fer. A la surface, ces couches se composent de croûtes concrétionnées, à texture spongieuse, exprimant, par la pression , de l'eau

L'application pour fer doux a donné les résultats les plus précieux. Ces déchets seront aussi employés un jour pour travail (étirage et corroyage) des aciers. dans des bains manganésiens. Nous nous sommes assuré de la possibilité de diminuer

ainsi les déchets, tout en conservant la vivacité des aciers. L'analyse n'indique aucune trace de soufre, si on rejette les fragments associés aux roches encaissantes (schistes pyriteux et bitumi neux ), qui d'ailleurs sont assez rares. (9) Manganèse ferrifère de la Bastide-de-Serou,

arrondissement de Foix. Ce minerai forme un filon puissant encaissé dans des grès rouges rapportés à l'étage supérieur du terrain de transition:

L'analyse n'a indiqué aucune trace d'oxide de cuivre et de sulfate de strontiane , que l'on rencontre à quelque distance clans la même formation. Ce minerai est très-compacte, d'un rouge noirâtre. On y remarque des veinules de quartz.

Il a été employé avec succès aux verreries de Pointis. On peut en attendre des applications avantageuses pour le travail, soit du fer, soit des aciers.

(Io) et (il) Deux variétés de fer limoneux de Gouaux , près de Luchon ( Haute-Garonne ). Ce minerai est un hydroxide pl us ou moins compacte, caverneux, concrétionné. 11 est de formation ac-

tuelle, et paraît provenir de la décomposition des schistes noirs, pyriteux et bitumineux, qui alternent avec les calcaires de transition et composent

en grande partie le massif des montagnes de Gouaux et de l'Artigue. Il forme des demi-cônes et des mamelons, reposant suivant la pente de la montagne, et présentant des couches concentri-

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chargée d'un sulfate acide de fer. Mais dans la profondeur les couches deviennent de plus en plus compactes ; elles empâtent progressivement les végétaux qui croissent à la surface. Ces végétaux

passent insensiblement à l'état de fer hydroxidé, sans que leur fibre paraisse altérée quant à la forme.

Aussi, par le grillage, le fer limoneux répand une odeur bitumineuse et affecte une couleur noire qui disparaît si l'action du feu est prolongée.

Le minerai donne alors un résidu d'un rouge hépatique très-prononcé. L'ensemble de ces phénomènes tient à la présence des matières charbonneuses de végétaux empâtés. La formation du fer

limoneux ne dériverait-elle pas de l'altération des schistes, éclatant sous l'action simultanée des eaux d'infiltration et des forces électro-chimiques? Les premières, chargées du sulfate neutre, résultant de la décomposition des pyrites, ont toujours

leur point d'émergence au sommet des cônes ou mamelons dont elles élubréfient sans cesse la surface. Ici , au contact de l'air extérieur, le sulfate neutre se décomposerait en un sel acide soluble qui est entraîné par les eaux, et en un sous-sel insoluble qui bientôt s'altère , et dépose l'hydroxide en croûtes concrétionnées, dont la texture., d'abord spongieuse, prend une compacité progressive.

Le mamelon le plus abondant se trouve dans la forêt de Gouaux , au lieu dit las Bardaous (les Bourbes). Il forme un monticule aplati, sur lequel

on remarque une croûte de fer limoneux, qui atteint souvent 6 à 8 mètres d'épaisseur. La pâte