Annales des Mines (1838, série 3, volume 14) [Image 124]

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TERRAINS DE TRANSITION 246 superposai. schiste se montre au niveau de la forge dans le bas

transgressiveji la de la vallée forge deBourbeRouge.

il est bleuâtre et contient des veines

de quartz semblables à celles que j'ai indiquées à Saint - Lô. Il fournit des ardoises grossières épaisses et très-lourdes ; on l'exploite aussi pour moellons. Ses couches, presqtie verticales, se dirigent E. 22° N. Si l'on monte dans le bois qui surmonte la carrière, on trouve presque immédiatement , c'est-à-dire à Io mètres environ , des blocs de grès blanc qui sont évidemment hors de place; mais au bout de quelques pas on voit des bancs puissants de grès blanc très-dur, à grains fins et à cassure presque esquilleuse. Malgré cette apparence de cristallisation on y trouve des galets et des fossiles, M. Lalanne y a recueilli des empreintes de térébratules et les tiges verticales du fossile que. j'ai signalé comme habituel à ce grès. Ses couches plongent de 20 degrés seulement vers le N. 15° E., direction fort rapprochée de celle, caractéristique du terrain silurien dans les buttes de Clecy. Si l'on se place sur un point découvert qui permette d'observer à la fois I e.schiste du bas de la vallée et le grès, on remarque que

cette roche forme partout un chapeau sur le

schiste. J'avais indiqué cette superposition à un jeune géologue qui avait quelques doutes sur la division que j'ai admise dans les terrains de transition. Soit qu'il n'ait pas monté jusqu'au haut du coteau, ou que quelqu'autre circonstance lui ait empêché de voir cette coupe caractéristique, il n'a pas reconnu cette superposition transgressive; quoique ma mémoire et mes notes fussent d'accordsur ce fait important, j'ai cependant craint de m'être trompé, et M. Lalanne, ingénieur des ponts et chaussées, alors à Mortain, a en la complaisance.

DE L'OUEST DE LA FRANCE.

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.de faire faire, par un conducteur sous ses ordres, un relevé géométrique de cette localité. J'en donne le dessin, Pl. III, fig. 5. Les lignes tracées sur le plan représentent l'intersection des couches avec le plan horizontal, et donnent par conséquent la direction des couches. L'élévation suivant AD fait

connaître l'inclinaison de ces couches, qui est de 8o° degrés à l'horizon ; on a dessiné en outre sur cette élévation les blocs de grès placés à l'extrémité du talus; il résulte de leur position qu'ils reposent sur le prolongement de la crête des couches de schistes exploitées dans la carrière.

Le schiste ancien forme deux bandes E. O. Disposition d comprises au milieu du granite , l'une qui va de terra inca mi) rie n Mortain à la nier en suivant la Sée; l'autre, un peu près cle Mortain au sud de Mortain, longe les côtes jusqu'à SaintMalo. Dans ces deux bandes le schiste est très-souvent maclifère , surtout le long de sa limite avec le

granite, de sorte qu'on peut constamment juger

par sa structure cristalline , si on s'approche ou si l'on s'éloigne de cette roche. Le port de Granville est situé au milieu de ce schiste, que

sa compacité a fait désigner anciennement sous

le nom de trapp. La roche Gautier, qui

est

au Sud de la ville, est composée de grauwacke schisteuse, grise, alternant avec quelques cou-

ches rares de schiste argileux bleuâtre. Ces roches sont traversées de filons de quartz courant dans tous les sens , et de veines de la même substance disposées dans le sens de la stratification ; les couches, presque -v erticales , plongent S. 20° E. sous l'angle de 8o°. Le rocher sur lequel est construite la tour, et le fortin de Grauville, est également composé de grauwacke alter-

nant avec quelques couches schisteuses. Dans

Schiste de Granville.