Annales des Mines (1838, série 3, volume 13) [Image 104]

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EMPLOI DU 'BOIS VERT

Économie de combustible qui peut résulter de

l'emploi du bois vert dans les hauts-fourneaux.

De l'ensemble des exemples que je viens de citer, il résulte que, terme moyen, t". de bois vert de taillis de 18 à 25 ans, d'essences mêlées, mais non compris les essences résineuses (I), peut dans les hauts-fourneaux remplacer mètre cube

du charbon qui proviendrait de cette espèce de bois par la carbonisation en forêt, ce charbon étant

mesuré au moment de l'emploi, c'est-à-dire à la sortie de la halle.

Ce stère de bois contient autant de carbone, et peut par suite développer autant de chaleur que om.e,..,64 de charbon, il n'en remplace que ()m.'. ,5o

cette différence peut venir en partie de la chaleur

employée à chasser l'eau hygrométrique ; mais 4,

elle vient presque uniquement de ce que le bois se brûle dans le haut-fourneau moins complétement que ne fait le charbon, ce qu'on reconnaît à l'augmentation de la flamme du gueulard, qui indique une plus forte proportion de matières combustibles dans les gaz qui s'échappent du fourneau. Ainsi, sous le rapport de l'économie de combustible, l'emploi du bois en nature équivaut à un

procédé de carbonisation qui ferait rendre au bois, au lieu de 29 pour o/o en volume qu'il rend habituellement à la sortie de la halle, 5o pour o/o (1) Pour les essences résineuses les résultats définitifs seraient sans doute les mêmes, mais les chiffres seraient différents, parce que, à la carbonisation, leur rendement en volume est plus considérable que celui des autres essences. D'ailleurs les essences résineuses ne sont ordinairement carbonisées qu'à l'état de futaie.

DANS LES HATYPS-FOUIINEKUX.

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en volume, avec augmentation proportionnelle du rendement en poids (1). D'après cela, l'économie de combustible qui résulterait de la substitution complète du bois au

charbon serait mesurée par la différence des

nombres 29 et 5o , c'est-à-dire qu'elle serait de 42 pour 0/0 (2). Si donc dans un fourneau on pouvait remplacer la totalité du charbon par du bois sans déranger

son allure et sans altérer ses produits, et si le bois y était alors aussi avantageusement employé

qu'il l'est dans son mélange avec le charbon,

l'emploi du bois réaliserait une économie de com-

bustible de 42 pour o/o de la consommation primitive. La plus forte proportion, dont jusqu'ici l'expé-

rience ait sanctionné l'emploi et qui ait donné

lieu à une pratique régulière et usuelle sans aucun inconvénient, est celle de moitié du volume total de combustible.

Avec cette proportion vt. de bois remplaçant

toujours- ;' mètre cube du charbon, l'économie de combustible est de 14 pour o/o. Ainsi, 14 pour o/o est l'économie de combustible que, dans l'état actuel de l'expérience métal-

lurgique, on peut attendre de l'emploi du bois vert dans les hauts-fourneaux. Le rendement habituel est de 17p. 0/0 en poids ; ainsi il serait de 29,3 p. 0/0. Le maximum théorique de cette économie serait atteint si on parvenait à remplacer 0r....,64 de charbon par 1 stère de bois, alors cette économie aurait pour mesure la différence des nombres 29 et 64, c'est-à-dire qu'elle se-

rait de 55 p. 0/0 de la consommation primitive, limite que j'ai indiquée au commencemen t de ce mémoire ; mais il est à peu près impossible d'atteindre ce maximum.