Annales des Mines (1838, série 3, volume 13) [Image 35]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

68

TERRAINS TERTIAIRES

beaucoup de fossiles, lymnées , planorbes et hélices. Lorsque.les bancs calcaires ont peu d'épais-

seur et se trouvent immédiatement en contact avec le calcaire grossier., les fossiles d'eau douce

sont mélangés de moules de coquilles marines. Ce calcaire d'eau douce n'est exploité qu'aux

environs de La Réole, pour l'entretien, d'une partie de la route de La Réole à Monségur, et pour la fabrication de la chaux- à Montagaudin. On a vu précédemment que la formation d'eau douce inférieure a été ravinée avant que le calcaire grossier se déposât; il en est de même de la

seconde par rapport à la formation marine ou mollasse coquillière qui la recouvre. Ainsi, par exemple, à la côte de Graveilleuse, près La Réole, et plus à l'ouest, à Sainte-Croix- du-Mont , la mollasse coquillière repose sur le calcaire constituant la partie supérieure de cette seconde forma-

tion d'eau douce, tandis qu'a Gornac et Castelviel elle repose suries argiles qui en constituent la partie inférieure ou moyenne. La mollasse coquillière ne se montre que dans Mollasse eoquillire ou forma- un petit nombre de localités ; presque partout mari"ellea été emportée par les courants qui ont creusé penture. les vallées actuelles. Néanmoins il en reste des lambeaux assez étendus pour faire voir clairement

que cette formation marine, au lieu de s'amincir comme les terrains d'eau douce en avançant vers

l'ouest, augmente au contraire de puissance comme le calcaire grossier.

A la côte de Graveilleuse , près La Réole, la mollasse coquillière se compose d'argile verdâtre, effervescente, sans mica, et renfermant des huîtres

bien conservées, dont les deux valves, très-fré-

DU DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE.

69

quemment juxta-posées, attestent que les animaux ont vécu au lieu même où l'on trouve aujourd'hui. leurs débris. Au-dessus de ces huîtres est une couche épaisse de 4 mètres environ, et formée

d'un calcaire blanc jaunâtre, poreux, et contenant des moules nombreux de coquilles marines.

A Launay ( commune de Cazaugetat ) il reste seulement, .sur la sommité formée dé calcaire

-

d'eau douce moyen, quelques fragments d'huîtres et quelque peu de calcaire marin, faibles vestiges de la formation dont il s'agit, et qui a été enlevée dans cette localité. A Sainte-Croix-du-Mont, au

contraire, le second calcaire marin se présente avec une puissance de Io mètres environ, et renferme deux couches d'un mètre d'épaisseur, uniquement composées d'huîtres caractéristiques. Ces huîtres diffèrent de celles qu'on trouve à la

partie inférieure du- calcaire grossier, sinon par leur espèce, au moins par leur grosseur ; les dernières acquièrent un volume plus considérable, et offrent d'ailleurs rarement leurs deux valves juxtaposées, parce qu'elles ont été roulées. Le calcaire de la mollasse coquillière est ex-ploité à Sainte-Croix-du-Mont, Gabarnac , Castelviel , Gornac, et accidentellement à, Moutpesat ; mais cette pierre, peu consistante et peu compacte,

n'est employée qu'à défaut de meilleurs matériaux. La formation ne se montre guère au delà des localités que je viens de citer.

La troisième formation d'eau douce est

encore Formationo éd ta_u

moins étendue que la mollasse coquillière. Il n'-en reste que deux lambeaux : l'un près de La Réole, au sommet de la côte de Graveilleuse, à