Annales des Mines (1837, série 3, volume 12) [Image 161]

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ÉTAT DE LA, FABRICATION DU FER,

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ET AVENIR DES FORGES.

puyant d'ailleurs sur ce qui a lieu dans les De l'emploi du bois torréfié ou à demi-carbonisé. 30

Du bois à

Le procédé consiste à opérer une carbonisation en bûchettes; et renfermé dans des caisses en _fonte chauffées

demi" c"rb"isé' peu avancée, sur cm u bois découpé

par la flamme du gueulard. Il a été décrit plusieurs fois , et en dernier lieu par M. l'ingénieur Sauvage, dans un très-bon mémoire(

.

On charge

Je combustible ainsi préparé , immédiatement dans les fourneaux , et on en a obtenu de fort bons -résultats métallurgiques, dans quelques usines que j'ai visitées; on n'en a pas été aussi-satisfait dans d'autres, mais sans qu'on ait pu jusqu'ici assigner une cause à ces différences. Peutêtre qu'un examen bien fait des circonstances et des observations qui ont eu lieu dernièrement dans les usines de Hayange ( et oit l'on n'a pas cru devoir continuer de se servir de ce nouveau procédé ), pourrait éclaircir la question ; niais elles nous sont inconnues. Pour le moment, nous nous occuperons. des résultats obtenus pour le haut-fourneau de Haraucourt( près de Sédan ), qui travaille constamment à fair froid, et en fonte grise, pour le moulage en première fusion. Il est bien constaté qu'en même temps que las nature de la fonte n'a pas changé, que la marche du- fourneau a été meilleure et plus régulière, l'économie sur le bois consommé a été d'un uixième , en employant dans les charges le bois torréfié pour les en volume.

On en conclut, par supputation

et en s'ap-

(1) Annales des mines , 3e série , tom. XI, pag. 597.

usines de Montblainville, etc. , que l'on épar«fierait un tiers du bois , si la totalité de chaque charge était faite avec le bois à demi-carbonisé,

c'est-à-dire sans mélange de charbon ordi-

naire. M. Sauvage explique cette économie en considérant que le charbon roux, ou bois torréfié, dont

il a étudié les propriétés avec un- grand soin, possède une plus grande densité que le charbon noir, et un pouvoir calorifique égal il en ré:

sulte que, pour un même volume, le charbon roux produit un plus grand effet calorifique que l'autre; or, puisque le bois amené à l'état de charbon roux en fournit nécessairement une bien

plus grande quantité ( soit qu'on le prenne au poids, soit qu'on le prenne au volume ) que de l'autre charbon, il paraît tout simple que l'on con-

somme moins de bois, en l'employant clans le premier état, que converti en charbon ordinaire. Cette explication est fort plausible , elle est fondée sur des faits, et on l'admettra généralement : cependant elle est sujette à quelques da:" ficultés qu'il ne faut pas dissimuler; elle suppose une circonstance qui n'est pas prouvée, et bien loin de là, qui est en opposition avec ce que l'on sait, ou ce que l'on imagine qui se passe dans les foyers où l'on brûle des combustibles renfermant des composants volatils. On suppose, dans l'explication précédente, que la combustion des parties fixes, comme celle des éléments vaporisables,

s'opère au même endroit, c'est-à-dire que le

charbon roux arrive en entier, et sans avoir subi de décomposition ou distillation, jusqu'au point où doit avoir lieu le .maximum de température, 21 Tome XII, 1837.