Annales des Mines (1837, série 3, volume 11) [Image 90]

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EXTRAITS.

CHIMIE.

posé à attribuer cette action- à la grande affinité' de l'oxygène pour ces gaz. Voici ce qui se passé avec le gaz oxide de carbone et le gaz oléfiant.

Le platine en plaque n'exerce qu'une action

très-lente sur un mélange de deux volumes d'oxide

de carbone et de un volume de gaz oxygène; la combinaison est accélérée si, au lieu de placer le mélange sur l'eau, on le place sur une dissolution de potasse. En employant du platine en éponge, la combinaison est encore plus prompte. Enfin, le précipité noir de Liebig convertit rapidement le mélange en acide carbonique en devenant incandescent.

Lorsqu'il y a mélange d'hydrogène, il arrive que roxide de carbone ayant plus d'affinité pour l'oxygène, en prend une beaucoup plus grande quantité, et que l'action chimique prédominante est toujours la formation de l'acide carbonique. On peut opposer à cette manière de

voir ce fait bien connu, que l'oxygène et l'hyqu'elles forment avec les acidesfaibles. Exemple, les carbonates et hydrosulfates de zinc. L'insolubilité paraît être la destruction complète des pro-

priétés de la base et de l'acide. Pour augmenter la solubilité des sels insolubles, il suffit de rendre ceux-ci basiques ou acides. M. de Villeneuve a examiné aussi l'action de l'alcool comme dissolvant, et il a fait voir qu'il se comporte comme l'eau , avec cette différence qu'il est plus basique que ce liquide. Enfin il s'est occupé également des phénomènes qui résultent de la décomposition réciproque des sels. Ainsi M. l'ingénieur de Villeneuve avait établi, il y a plus de huit ans, par des considérations très-développées, la même théorie de la solubilité des sels, que M. Persoz P. B. vient de présenter par aperçu.

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drogène se combinent immédiatement avec détonation par l'intermédiaire du platine, tandis que la combinaison de l'oxygène avec l'oxide de carbone ne s'effectue que très-lentement. Mais il me parait évident que cette différence résulte de ce que la combinaison de l'oxygène avec l'hydrogène ne reste pas à la surface métallique du

platine, mais se convertit promptement en liquide par l'effet du contact des parois froides de la cloche ; tandis que le gaz qui résulte de la combustion de l'oxide de carbone, reste à la surface du platine, empêche le métal de s'échauffer, en l'isolant du mélange gazeux, et retarde par conséquent la formation de l'acide carbonique. Le fait signalé plus haut, que la présence de la potasse caustique accélère la combustion de l'oxide

de carbone en absorbant l'acide carbonique à mesure qu'il se produit, tend à confirmer cette explication.

Le platine sous forme de plaque ne produit

aucune action sur un mélange de gaz olétiant et d'oxygène. Sous forme d'éponge, il n'exerce qu'une action très - faible à la température ordinaire, même lorsque le mélange se trouve placé sur une dissolution de potasse. Mais si l'on en élève la tem-

pérature à 48o° F., la combinaison a lieu immédiatement et avec incandescence. En se servant

du précipité noir de Liebig la combinaison a lieu, quoique lentement, à la température ordinaire, mais avec rapidité à la température de l'ébullition de l'eau. Tous ces faits, qui tendent à démontrer que l'affinité de l'oxygène pour les éléments- du gaz oléfiant est infiniment moindre que sa force attractive pour les éléments de roxide de carbone ,