Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 153]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

3oo

ESSAIS TENTÉS EN ALLEMAGNE

a introduit les fourneaux à puddler et les lami-

noirs inventés en Angleterre; mais on a beaucoup négligé une source d'économies moins facile sans cloute , mais non moins importante, qui consisterait à obtenir avec des matériaux donnés des produits de meilleure qualité, ou ce qui en serait une conséquence, des produits tolérables avec les minerais de mauvaise qualité qu'on peut se procurer à bon marché dans un grand nombre de localités. Il était naturel que ce genre d'économies n'attirât que d'une manière très-secondaire l'attention des maîtres de forge anglais, parce que chez eux

la nature des minerais étant très-uniforme, on pouvait s'en rapporter à une longue pratique pour trouver par degrés la meilleure manière de les

traiter. Mais en France et en Allemagne, où les minerais sont très-variés, il y aurait matière à faire sur cet objet un grand nombre de tentatives. Sur le continent, chaque maître de forge se trouve appelé , si je puis m'exprimer ainsi , à étudier spécialement les maladies particulières de

son fer, et à demander à la science les moyens de les guérir. Tout le monde connaît les heureux résultats des recherches auxquelles M. Berthier s'est livré sur la composition des laitiers des hauts-four-

neaux; on sait aussi que M. Gueymard ingénieur en chef des mines à Grenoble , a rendu d'importants services aux maîtres de forge de l'Isère, en leur enseignant dans quelles proportions leurs différents minerais devaient être mélangés; mais jusqu'ici la science n'avait pas eu autant de prise sur les procédés d'affinage. Les hommes instruits qui , en Allemagne , s'oc-

POUR AMÉLIORER LE FER.

30t

capent de l'industrie du fer s'agitent en ce moment de toutes parts pour remplir cette importante lacune; et quoique plusieurs des tentatives faites à cet égard ne soient encore que de simples essais, peut-être ne sera-t-il pas sans utilité de les signaler à l'attention des maîtres de forge et des ingénieurs français. En i835 M. le docteur Schafhâutel et M. Biihm, de Munich , conçurent l'idée d'un perfectionne-

ment à apporter dans l'affinage du fer, pour lequel le premier prit une patente dans plusieurs états de l'Allemagne et en Angleterre. La description de son procédé a été imprimée à Londres dans le Repertory of patent inventions, et elle a été reproduite ainsi qu'il suit dans le Bulletin de la Société d'encouragement, février 1836 , p. 71.

« Nouveau procédé pour adoucir lafôntedefer, » par M. Schafhâu tel. » L'auteur a pris en Angleterre, le 13 mai i835, une patente pour ce procédé qu'il décrit de la manière suivante. Pour produire du fer doux on prend i livre (857( 857 grammes) d'oxide noir de manganèse, 3 livres ( ',836 ) de muriate de soude, et o onces ( 3o6 grammes ) d'argile à potier. Ces matières, qui doivent être parfaitement pures et sèches et privées de toute matière hétérogène, sont réduites en poudre fine et » bien mélangées. D'autre part on traite dans un fourneau à puddler 3oo livres ( 146k,852) de fer en gueusets avec la quantité de laitier ordiIndre. Quand la masse est en fttsion, on abaisse le registre de la cheminée jusqu'à ce que la » flamme, en passant sur le bain , soit transpa-