Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 30]

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FABRICATION DU COKE 58 de Rive-de-Gier, s'appliquait aux charbons moins

collants et moins purs que les précédents; son rendement était moyennement de 85 à 90 hectolitres de coke pour ioo de charbon et de 33 à 36 en poids. Enfin la méthode entre murs s'appliquait aux

charbons maigres, terreux, ainsi qu'à ceux qui s'étaient échauffés ou altérés par le contact souvent répété de l'air et de l'humidité. Son rendement variait entre 3o et 4o hectolitres de coke pour ro° de charbon, ou entre 12 et 16 en poids, et souvent quand le charbon était trop mauvais,

cette méthode ne rendait rien. Cependant la

houille grasse , par suite du mauvais état où nous avions trouvé la mine, était tellement rare au Creusot, et les besoins étaient tellement pressants, qu'il n'était pas possible de renoncer à la carbonisation du charbon maigre , quelque coûteuse et peu productive qu'elle fût. En vain M. Riant et moi nous avions séparément, et de concert, cherché les moyens de remédier à des inconvénients aussi graves, nos efforts étaient restés infructueux, au moins pour

trouver un procédé applicable en grand. La carbonisation des charbons maigres se continuait donc forcément comme il a été dit ci-

Description de l'appareil.

dessus, depuis quatre années, quand en novembre 1835 je trouvai le procédé que je vais décrire. L'appareil n'est autre chose que celui des fours

entre murs. Il se compose d'une plate-forme en brique aa, traversée par de petits canaux b, b, ouverts à leur partie supérieure dans toute la largeur intérieure du four, de deux murs c,c, droits ou inclinés, mais armés de pièces de bois d, d, reliées entre elles par des boulonsf,f, et soutenu espardes

AVEC DE LA IIOUILLE MAIGRE.

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potelets g, g. La figure 4, Pl. I, représente deux de ces appareils séparés par un mur commun MN. A. la sortie du puits, le charbon, ordinairement Chargement

menu était amené près des fours, dont les ca- de l'appareil' naux b,b étaient garnis de fagotage ou copeaux, toujours abondants dans les grandes usines. Là ce charbon était mouillé de façon à ce qu'il pût s'agglomérer, puis jeté à la pelle dans toute la longueur du four, sur une hauteur de 0m,22 à orn,27 Dans cet état on le tassait fortement à coups de battes, puis on stratifiait un nouveau lit que l'on tassait de même, et ainsi de suite jusqu'à oin,o8 au-dessous des murs c, c.

Dans ce charbon ainsi comprimé on ouvrait verticalement, au moyen d'un pieu en bois taillé en cône et armé d'un sabot de fer, des cheminées o, o, o, correspondant aux canaux b, h, b, séparées les unes des autres par des intervalles de orn,32 à o",38, et présentant des vides ayant à la partie inférieure, et 0'11,19 à la partie supérieure. Ces cheminées, comme les canaux, étaient destinées à entretenir le courant d'air nécessaire à la combustion, et sans lequel il n'y aurait pas eu de carbonisation.

Le fourneau ainsi chargé et percé, les cheminées o, o, o étaient elles-mêmes remplies de charbon gras et collant, menu, mouillé et bien tassé, puis on perçait ce remplissage de nouveau avec un pieu moins gros de moitié que le précédent. Cette opération terminée, on fermait le four au moyen

d'un mur XX, formé d'un seul rang de briques sèches mises à plat.

Le double percement des cheminées, et leur